Fable II
S’il est un jeu qui constitue pour le choc de l’année, il s’agit incontestablement de Fable II. Une œuvre magnifique, dévoilant des trésors sans cesse insoupçonnés. Le désir de liberté qui s'y retrouve sans cesse distillé, et catalysé dans sa recherche reste le plus beau cadeau que pouvaient faire aux joueurs les frères Carter. On sait que leur note d’intention est la même depuis le Fable original, à savoir changer les règles. Foutre le bordel. La révolution. Leurs discours étaient à l’époque si passionnés, si bien intentionnés que leur premier opus ne pouvait que décevoir la presse, dans l’attente sans doute d’une rencontre avec Dieu, au moins. Reste que le temps a su faire son affaire, donnant l’opportunité aux frères Carter de profiter des bases nouvelles qu’ils avaient jetés à l’époque pour pousser leur concept toujours plus loin, cherchant sans cesse à se rapprocher de leur jeu parfait tant fantasmé et qui ne peut, par définition, voir véritablement le jour. Dans l’esprit de ses créateurs, Fable serait donc un jeu ultra réaliste du point de vue de la condition humaine, mais plongé dans un monde d’héroïc fantasy véritable. Dans ce monde rêvé, dans ce jeu parfait, vous existez vraiment aux yeux des gens, qui sont tous "vivant". Le moindre PNJ a en effet une histoire, un but dans la vie, des aspirations, des amours, des malheurs…. Et vos répercussions de surhomme affectent tous ces simples mortels qui peuplent les contrées légendaires que vous foulez.
Les premières putes du jeu... en provenance directe des quartiers pourris de Bowerstone XD
Le projet est le même depuis le premier Fable. L’idée est là. Ce jeu parfait reste le point d’horizon des frères Carter, depuis le début. Hors, il est bien évident que la réalité technique, matérielle et concrète est tout autre, mais c’est bien naturel : l’œuvre parfaite, par définition, n’existe pas. Mais c’est l’intention, la force créatrice de l’auteur et son honnêteté devant son projet qui peuvent seul permettre la naissance d’un véritable chef d’œuvre. Car oui, Fable II est un chef d’œuvre.
(Re)révolution ?
A la révolution annoncée et tant attendue, il faut donc savoir faire preuve d’un minimum de sens commun : dans l’état actuel des choses, à notre époque et avec la technologie qui est la notre, ce projet ne peut qu’être ramené à des bases plus concrètes, plus définissables. Il est évident qu’on ne peut lier de véritable histoire d’amour avec mademoiselle tout le monde, on ne peut pas lui raconter tout ce qu’on veut par le biais d’un micro, la séduire, en tomber amoureux etc. A la rigueur, cette expérience humaine et naturelle peut se retrouver dans les MMORPGs, puisque les personnages que vous croisez sont véritablement "habités" d’un âme, bien réelle. Mais on ne parle pas ici de réel, mais bien de rêve. Il s’agit de recréer une expérience, un songe éveillé. Dans cette optique, le jeu DOIT s’emparer d’un système de règles bien précises, même si celles-ci seront judicieusement cachées au joueur. On se retrouve donc devant une sorte de gigantesque jeu de rôle (au sens propre), mais en virtuel : on a en permanence l’impression de jeter les dés pour interagir avec le monde de nos deux MJ, les frères Carter. Fable II renoue donc avec l’essence même du RPG.
Et les putes qu'on voit par la suite... Rien ne vaut celles de Bloddstone !! <3
Et c’est cette expérience nouvelle, celle d’essayer de nous conter une véritable histoire, mais ancrée dans un monde simulant et non simulé, qui m’a permis de revenir à un vrai plaisir de jeu que j’avais totalement perdu. On se retrouve happé par l’univers d’Albion comme on le fut à une époque par celui de Final fantasy VI. Quand tout autour du joueur n’appelle qu’à la cohérence, au sens d’un monde logique et en même temps merveilleux. C’est cette expérience que je tentais vainement de retrouver dans le MMO, qui devait à l’époque de sa création être la prochaine étape du RPG, rien que ça ! On imaginait alors des mondes toujours plus féériques, mais dans lesquels chaque être serait vivant… Cruelle déception que ces terres désertes de vie, peuplé de joueurs morts et sans âme (moins que des PNJ finalement), obsédés par leurs statistiques et leurs équipements ! Où est finalement l’aventure, la vraie, que nous promettait le MMO ? Cette aventure qui devait être plus formidable que tout ce que l’on avait vécu, qui devait être la nouvelle étape du joueur vers la concrétisation de ses fantasmes les plus fous ? Assurément, elle ne se trouve dans aucun MMORPG actuel, qui a fondé un véritable genre de jeu à part, parallèle. Non, cette aventure nouvelle, cette redéfinition de la narration et d’un monde fantasmant le joueur, elle se trouve dans Fable II. Le trésor était là, bien caché au fond d’une petite forêt d’Albion. Il suffisait simplement, comme les frères Carter, de regarder dans la bonne direction. Celle de l’avenir. Et du rêve.
Libertéééééééééééééééééé (William Wallace)
Le principe de Fable II est simple : vous plonger dans un monde où le maître mot sera "liberté". Ainsi, ce sont vos choix et uniquement eux qui feront de vous un aventurier, un libertin débauché, un père de famille attentionné…Le choix est votre. Comme celui de suivre l’histoire du jeu ou pas ! La quête principale, belle et bien réelle, ne vous impose en effet aucune contrainte de temps, et si vous préférez devenir le justicier de Bowerstone ou au contraire son pire cauchemar, libre à vous ! Pourtant, passer à côté de cette histoire de vengeance serait fort dommage car elle s’avère suffisamment bien narrée pour vous offrir quelques moments d’émotion bien sentis et ce, dès le début (voir à ce titre la fin du prologue, poignante).
Des combats parfois bien classes <3
Mais pour autant, chaque quête est ici suffisamment bien écrite pour constituer en soi une véritable aventure ! Et surtout, chacune d’entre elles vous offrira de la régler "à votre manière". Des esclaves en danger ? Libérez-les ou éventrez-les. Un fermier attaqué par des brigands ? Protégez-le, ou au contraire menez l’attaque. La différence avec d’autres jeux du genre étant qu’ici, le sentiment de vraiment décider est omniprésent : il ne s’agit pas de valider dans un menu "protéger ou détruire" mais bien d’aller soi même à la rencontre des bandits si le cœur vous en dit. Fatalement, votre serviteur n’aura pas pu s’empêcher d’effectuer la moindre quête disponible avant de terminer la principale, perdant ainsi un nombre incalculable d’heures de vie… Comme quoi, les critiques ayant trouvé le jeu trop court n’en ont finalement pas vraiment saisi l’intérêt… Qui est évidemment de s’immerger au maximum dans cet univers enchanteur d’Albion.
Quest for Kikoo
Tellement enchanteur que les développeurs du jeu ont jugé marrant de préparer une quête un peu spéciale après la fin du jeu… Car oui ! Le monde ne s’arrête pas de tourner après votre aventure ! Idée aussi simple que géniale : vous pouvez continuer à rendre service (ou pas) au peuple d’Albion une fois votre quête terminée. Quoi qu’il en soit, une fois le jeu terminé, vous pouvez prendre possession de votre propre château, qui sera par la suite attaqué par des brigands ! De fil en aiguille, cette quête vous mène droit dans les catacombes secrètes du château, recelant une potion aussi mystérieuse que rare… une potion de changement de sexe ! <.< Et là, la bêtise vous prend, vous vous dites : "ah ouais, comment il serait trop marrant mon grosbill en fille !".
Ca donne genre ça <.< OMG XD
Prenant la peine de sauvegarder juste avant, vous tentez le coup, pour rire 5 secondes… Et le jeu sauvegarde automatiquement ! Sacré Lionhead… Bousiller votre avatar quand tout le concept du jeu repose sur l’affect qui vous lie à lui, c’est quand même sacrément gonflé. Heureusement, une astuce subsistait pour que ma grosse camionneuse redevienne mon gros macho musclé. Il suffisait simplement (tenez vous bien) que quelqu’un d’autre ayant terminé le jeu, et effectué cette quête prenne la potion, mais sans quitter le château, et m’en fasse cadeau. Plus facile à dire qu’à faire : en effet, même ceux n’ayant pas tenté le diable, en quittant le château, faisaient disparaître la potion. Il fallait donc trouver quelqu’un n’ayant pas encore effectué la quête, et prêt à me céder gracieusement sa potion, en se mettant d’accord sur une RDV ingame comme dans… un MMORPG ! D’ailleurs, si l’on active la fonction "voir tous les joueurs", Fable II se transforme alors en un MMO extrêmement étrange et dérangeant, dans lequel de curieuses sphères de lumière "qui parlent" se baladent de manière incohérente… ce sont en fait les emplacements des autres joueurs dans leurs propres mondes >.< Autrement dit, pour l’aspect multi, on repassera… non fable II est une expérience solo, et c’est d’ailleurs pour ça que le problème ne pouvait être réglé "qu’en famille" : en refaisant le jeu entièrement sur le gamertag d’un pote afin qu’il m’aide à retrouver ma virilité… Pourquoi était-si important, me diront certains, alors que j’avais déjà retourné le jeu dans tous les sens (je suis à un cheveu des 1000 gamerpoints <.<) ? Simple. L’extension. Il était impensable pour moi de me jeter dans de nouvelles aventures en tant que camionneuse. Aujourd’hui que j’ai retrouvé mon bon vieux monarque des familles, je m’apprête tout naturellement à affréter mon bateau pour l’île de Knothole…
La review très bientôt sur le Boboland !