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27 septembre 2009

L’étrange histoire de Benjamin Button

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Réflexion profonde sur la mort et la course du temps, sur le sens de l’existence et la définition du bonheur... Jamais long-métrage n’aura semblé aussi hanté par la mort elle-même, le jeune Benjamin commençant sa vie dans une maison de retraite, mausolée à peine déguisé dans lequel les chambres se vident du jour au lendemain, et où les amis disparaissent en un éclair… Quand ils ne sont pas systématiquement frappés par la foudre(!).

Benjamin Button est un film sur la fin, au sens large. Il plane en permanence sur lui une odeur de fin du monde, de l’existence, de tout. Comme semblent nous le rappeler ces tempêtes d’une violence inouïe rôdant sans cesse au bulletin météo ou à la fenêtre, annonciatrices de l’inéluctable auquel on ne veut pas penser… La souffrance est à nos portes, tapie dans l’ombre.

La FIN arrive. Et Benjamin l’a vue avant tout le monde. Il sait.

Il en vient.

En ce sens, sa destinée n’en sera que plus bouleversante, illustrant le sens de l’existence (et sans jamais tomber pour autant dans un discours philosophique de bas étage) à travers la vie d’un homme qui commença par mourir, pour mieux regarder ensuite.

Et quel étrange parcours que le sien ! Jamais film n’aura autant mérité son titre que celui-ci. On reste en effet sans voix devant la portée métaphysique d’une telle entreprise, devant cet individu forcément coupé du monde, sans emprise ni attache, remontant le temps pour mieux aller à contre courant d’un monde condamné à mourir, un monde en proie au malheur, à la souffrance, au chaos...

Un monde auquel appartient Daisy, qui se révèlera bien vite incarner l’amour, forcément impossible, de sa vie.

Benjamin Button est donc avant tout une histoire d’amour, dans la plus pure tradition du cinéma américain classique. Un amour s’étirant sur une vie entière, entrecroisant des destins qui semblaient voués à ne jamais faire marche ensemble. Toute la magie du métrage est alors de saisir l’aspect particulièrement éphémère de ces rares moments de bonheur, mais aussi surtout de mettre en avant ce lien intrinsèque entre les deux : c’est parce que l’instant est éphémère qu’il peut être instant de bonheur, et pas l’inverse.

De là, une conclusion des plus étranges (encore) ne manquera pas de positionner le spectateur face à ses propres démons. Et c’est sans doute là la marque des grandes œuvres : pousser leur audience à réfléchir, non pas sur une vague question existentielle vide de sens (comme le fait par exemple si bien la trilogie Matrix) mais bien sur le fondement et la nature des sentiments qui l’habite. Définir ce que l’on ressent à la fin de Benjamin Button s’avère un exercice incroyablement difficile : tristesse ? Sans doute. Peur ? Evidemment. Mélancolie, joie, nostalgie, colère, folie ? Un peu tout ça à la fois. Impossible en effet de définir clairement ce sentiment, car y arriver reviendrait à définir ce qui fait de nous des humains, à définir tout simplement l’homme. Et le seul à pouvoir y arriver précisément serait sans doute… Benjamin Button.

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25 septembre 2009

District 9

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Dimanche soir, minuit moins le quart. Une bande de potes sort d’un cinéma du centre-ville le sourire littéralement scotché au visage. Tous ne peuvent s’empêcher de se remémorer des passages de ce qu’ils viennent de voir ensemble, comme pour prolonger un peu cet état de grâce que seuls certains types de films peut provoquer. District 9, puisque c’est son nom, fait partie de ces films qui vous redonnent envie d’aller au cinéma. Qui vous prouvent que non, vous n’avez pas encore tout vu et que oui il est toujours possible de vous surprendre.

Il aura ainsi suffit à Neil Blomkamp d’une idée aussi barrée que géniale, d’un budget somme toute modeste et d’un producteur y croyant dur comme fer pour nous pondre l’un des OVNI (le mot est faible) les plus enthousiasmants qu’il nous ai été donné de voir depuis très, très longtemps. Oh, et il aura également fallu, ce qui semble évident au vu des images incriminées, un talent indiscutable et des plus prometteurs.

Prometteur en effet, car on aura du mal à croire que le petit génie aux commandes n’en est qu’à son premier essai. Recruté par le maître des Geeks cinéphiles Peter Jackson lui-même, Neil Blomkamp aura réalisé plusieurs courts métrages situés dans l’univers de Halo – en fait des pubs à gros budget - (aujourd’hui aisément visibles sur Youtube) qui parlaient déjà pour lui. Les fans étaient d’ailleurs tellement satisfaits du résultat que c’était à lui que devait revenir l’honneur de réaliser le long métrage adapté du jeu à succès, sous l’aile d’un Peter Jackson avisé qui faisait office de producteur.  Mais de galères de prod’ en aléas de la vie, le film Halo fut tué dans l’œuf par Microsoft lui-même qui hésita à injecter dans le projet le budget faramineux que lui conseillait alors Jackson. Aux dernières nouvelles, les droits d’adaptation de Halo auraient été récupérés par… le grand copain de Peter,  Steven Spielberg lui-même ! Une affaire à suivre, d’autant qu’on ne peut s’empêcher de penser que l’univers de Halo se prêterait incroyablement bien à une adaptation cinéma, comme en témoigne par exemple le spot publicitaire du petit dernier Halo O.D.S.T., tout simplement l’une des meilleures pubs jamais faites !

Ludo la Rando : le film.

Mais au pays des Hobbits (comprendre : la Nouvelle Zélande), tout ne fut pas perdu pour autant dans cette histoire, et Jackson conseilla à Blomkamp d’avancer en développant un long métrage qui lui serait propre, extrapolant l’idée principale d’un des courts métrages du jeune réalisateur (à savoir Alive in Joburg) qui parlait d’Aliens échoués dans un taudis…(une véritable bande annonce de District 9 d’ailleurs). Du coup, les deux compères ne se firent pas prier pour appliquer au pitch de Blomkamp de nombreuses idées qu’ils avaient développées ensemble pour le film Halo, idées qui se retrouvent donc tout au long du film, tant dans les différents armes (renvoyant toutes directement au jeu) que dans le bestiaire (Les "crevettes" sont assurément des Covenants dans l’âme). Certaines séquences sauteront carrément aux yeux des fans (l’alliance du héros humain et d’un extra-terrestre renvoyant directement à celle du Master Chief et de l’Arbiter dans Halo 2), tandis que d’autres noteront tout simplement que la structure narrative fait furieusement penser… à celle d’un jeu vidéo !!

"Alive in Joburg", un court de Blomkamp. On comprendra qu'il ai séduit Jackson !

En plus d’être un des trucs les plus monstrueusement funs qu’il nous ai été donné de voir sur grand écran (les 30 dernières minutes représentent à ce titre un pur fantasme de geek, et renvoient se coucher Michael Bay et ses pitoyables Transformers 2 en terme de blockbuster – pour un budget pourtant dix fois moindre -), District 9 se paie en plus le luxe d’être un film intelligent, qui parlera à tout le monde de par ses métaphores évidentes, montrant du doigt les aspects les plus sordides de la race humaine (le pitch renvoie directement au "district 6" de Cape Town, connu pour les méfaits de l’apartheid en Afrique du sud dans les années 70 – rappelons que Blomkamp est d’origine Sud Africaine).

De par son style documentaire mélangeant faux-reportages et vraie caméra "de cinéma" à l’épaule (échappant ainsi aux incohérences de type Cloverfield ou Rec, dans lesquels ce foutu cameraman ne lâche jamais sa caméra, alors que ses potes meurent, qu’il saute un précipice, se fait poursuivre par un dinosaure etc… <.<), District 9 est un film qui vous happe pour ne plus vous lâcher. L’idée de monter les pérégrinations du personnage principal (un mec banal, un brin sympathique, mais aussi lâche que facho) avec des faux témoignages "à posteriori" le décrivant comme une légende vivante déclenchera chez le spectateur une irrésistible envie d’en savoir plus. Qui est donc vraiment ce Wikus, et pourquoi ce petit moustachu à priori inoffensif (voire même un peu con) est présenté comme un des êtres dont l’existence a le plus compté dans l’histoire de la Terre ?

district9

Wikus, un type normal dans un contexte extraordinaire.

Cette réponse, District 9 l’apportera en brossant l’une des figures les plus héroïques et charismatiques que l’on ai vu au cinéma depuis des lustres, faisant ainsi de ce film la véritable bombe de la rentrée, parfait remède antimorosité en ces temps de reprise des cours. Tout simplement indispensable !

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