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22 mai 2009

Vengeance

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"Ah que c'est ici, Hong Kong ?"

Johnny nous le dit lui même : "What is Vengeance ?" Le problème quand on va voir un film comme Vengeance réside avant tout dans la composition de la salle, en termes de public. De deux choses l’une : soit vous êtes là parce que vous êtes fan de notre Johnny national mais vous ne pipez rien au cinéma asiatique, soit vous idolâtrez Johnnie To comme le plus grand réalisateur de tous le temps, et vous vous demandez, quelque peu angoissé, ce que fout la marionnette star des Guignols de l’Info dans ce foutu film. Face à un tel auditoire, difficile pour Vengeance de convaincre qui que ce soit, les fans du chanteur qui allume le feu trouvant sans doute que tous les chinois se ressemblent et ne pigeant donc rien à l’histoire. Pour les autres…

Parlons-en des autres. De ceux qui n’en ont rien à foutre du type qui gueulait "On est champions" alors qu’on venait de se prendre une branlée qui entra dans la légende *. De ceux qui pensent que des fois, faudrait penser à la retraite, ou alors à arrêter de sortir deux albums pourris par an, juste pour rappeler au monde qu’on est bien vivant. Parlons donc de ceux qui s’en battent les coquillages de Johnny Hallyday. Parlons des Geeks.

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"Ah que moi aussi je suis Geek ! Vulcaiiiiin !" ("euh... non Johnny c'est pas ça le...)

Les Geeks, à la base, ils sont contents. Merde, un nouveau Johnnie To ça fait toujours plaisir. Après la claque monumentale d’Exilés (désolé John Woo, mais retourne te cacher, la relève est là), les Geeks ne pouvaient que piaffer d’impatience face au retour du polar urbain made in HK. Et franchement, ça commençait plutôt pas mal : Sylvie Testud (dans son plus grand rôle à ce jour * ) se voit offrir une scène d’intro des plus violentes et classes qui soient, avant que le titre du film ne s’affiche sobrement sur l’écran… Comme promis, il s’agira donc d’une histoire de vengeance… Puis arrive notre Jean Philippe Smet national, et ses premières répliques… comment dire… embarrassantes. S’adressant à sa fille en français, il suffira de trois phrases (pas plus) pour que dans la salle s’échangent quelques regards inquiets. "Putain il joue trop mal…" entend-on murmurer à droite. "Mais lol" se chuchote alors à gauche. Ambiance malaise dans la salle, les gens ne se sentent pas terribles… On aurait bien besoin du Magic System pour nous remonter le moral.

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"Ah que je leurs fous le feu, moi, au Magic Truc."

Et puis on consent quelques efforts (parce que merde c’est quand même du Johnnie To) pour avancer dans le film, qui dévoile alors tranquillement ses personnages pour finir par nous présenter Antony Wong (le chinois le plus classe du monde, déjà à l’affiche d’Exilés, et de quasiment tous les polars HK d’ailleurs <.<), son personnage offrant une vraie bulle d’air salvatrice au cœur de ce tourbillon d’ennui suscité par Hallyday. Le pitch se met alors en place : Johnny ne sera pas vraiment le "héros" au sens classique du terme : il embauche une équipe de tueur super stylés qui feront le boulot à sa place (Wong et ses potes, donc) et c’est dans cet aspect du scénario que résideront les meilleurs moments du film.

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"Ah que les meilleurs moments, c'est pas avec Johnny ?"

Car oui, des bons moments, il en offrira énormément. Classique histoire de tueurs se retournant contre leur ex-employeur, Vengeance nous offre les plus beaux gunfights vus à l’écran depuis… Exilés, justement. C’est bien simple : chaque joute est desservie par une idée graphique somptueuse, un concept de mise en scène aussi génial que spectaculaire (la pleine lune masquée par les nuages suscitant des fondus au noir, les cubes de déchets avançant à l’horizon tels de véritables fortifications moyenâgeuses, les escaliers filmés comme un dédale labyrinthique oppressant etc...). To pousse sa mise en scène tellement loin qu’il est maintenant presque réducteur de parler ici de scènes d’actions, tant ces affrontements semblent naître dans une recherche esthétique des plus rares, prouvant une fois de plus que la manière qu’a le cinéma Hongkongais d’envisager l’action au cœur de la narration est unique au monde. On retiendra tout particulièrement le baroud d’honneur de notre trio de samouraï, proprement hallucinant de classe et de fureur (ah, cette putain de musique héroïque !).

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Antony Wong. La classe incarnée made in HK.

Et si l’on parle de Samouraï, c’est bien parce que c’est de cela dont il s’agit ici : de héros "à l’ancienne" comme il n’en existe plus aujourd’hui ailleurs qu’à HK. De tueurs respectant avant toute chose leur propre code de moral et surtout, leur sens de l’honneur. A défaut de samouraï, on devrait même parler de Ronin puisque ceux-ci finalement s’offrent en permanence au plus offrant. Mais une fois le contrat accepté, quelque soient les conséquences, ils iront fatalement au bout de leur engagement, n’hésitant pas une seule seconde à mettre leur vie en jeu, quand bien même leur commanditaire ne les obligerais plus à rien (Johnny, perdant peu à peu la mémoire, ne se rappelle même plus qu’il veut se venger, ni qu’il a eu une famille. Notre trio pourrait alors reculer sans aucun scrupule, d’autant plus que le contrat se révèle le plus dangereux qu’ils aient jamais eu à effectuer, et qu’il signifie un voyage sans retour. Aucune hésitation ne sera pourtant formulée de leur part, les ancrant définitivement comme de véritables samouraï des temps modernes, ne reculant devant rien pour servir leur "maître", et garder leur honneur).

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"Ah que où are you, pipole ? Aïe donte rimanbeure."

Vengeance a donc d’énormes qualités, qui en font un excellent film. Dire le contraire serait mentir. Et pourtant, et pourtant… la perfection ne semble pas de mise ici, car l’ensemble de ces qualités ne feront ressortir qu’un "too bad" général à la sortie de la séance… Quel dommage, en effet. Quel dommage qu’un film aussi pétri de qualités graphiques, d’idées géniales et de seconds rôles charismatiques voit sa tête d’affiche interprété par ce légume de Johnny Hallyday.

Sincèrement, je n’ai rien à la base contre Johnny. Sa musique n’a jamais été ma tasse de thé, mais pour l’avoir vu une fois dans l’émission "en apparté" sur canal +, le personnage m’avait ému. A mille lieux de ses costumes de scènes exubérants, Jean Philippe Smet s’y était livré simplement, et dévoilait en toute humilité qu’il n’avait jamais voulu être chanteur. En effet la chanson n’avait été pour lui qu’un moyen de gagner sa vie, mais sa passion première, et son rêve de gosse restait avant tout de devenir un acteur. On peut imaginer l’accomplissement qu’il trouva dans Vengeance, vrai film de cinéma essuyant d’un coup d’un seul 40 ans d’apparitions dans des nanars tous plus affligeants les uns que les autres. Pourtant, aussi sympathique soit-il, Johnny n’est pas un acteur.

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"Ah que je suis quoi, alors ?"

Ainsi, le voir aligner ses répliques sur un ton monocorde à côté d’une star aussi talentueuse qu’Antony Wong a quelque chose de surréaliste. C’est un peu comme quand Houcine (qui ?) avait chanté avec Johnny, justement, sur le plateau de la Star Ac’. Difficile d’apprécier un duo quand une telle différence de talent et d’expérience se fait sentir. Sincèrement, le personnage de Johnny a beau avoir été écrit de manière cohérente avec l’origine de l’acteur (il y joue un Français qui ne connaît pas du tout le pays, et qui parle très mal l'anglais), aucune de ses scènes ne passe. Aucune. To a beau essayer de lui faire fermer sa bouche en insistant à mort sur ses regards perdus et ses silences, on ne peut s’empêcher de trouver ça bizarre. Johnny a une tête bizarre. Même quand il se tait, et qu’il regarde la caméra, on est mal à l’aise. Impossible de ne pas voir ici le papy aux cheveux colorés, au bouc de djeun’z et à la façade ravalée façon chirurgie esthétique. C’est un peu comme si Michael Jackson (pourtant très doué pour la comédie – voir son excellent Ghosts) devait jouer le rôle de Jack Bauer dans 24 : avec une gueule pareille, c’est impossible. C’est le même problème qui se pose ici pour Johnny, à ceci près que lui est, en plus, incapable d’aligner deux répliques sans que ça sonne faux. N’ayons pas peur des mots, Johnny Hallyday fait ici figure de la plus grande erreur de casting vue dans un film depuis…. la meuf de Robochic (!!) ou encore plus simplement cet empaffé de Justin Chatwin dans le rôle de Son Goku.

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"Ah que j'ai une tête bizarre ?"

Des lors, la question se pose :  Why ? why, putain, why ? Why why why why why why why ? Pourquoi a t-il fallu que Johnnie To vienne chercher notre allumeur de feu national ? Bert, notre éminent spécialiste de cinéma asiat’ me faisait remarquer très justement que Daniel Auteuil, par exemple, aurait été parfait pour le rôle. Ce dernier a en effet bien prouvé avec 36 quai des orfèvres mais aussi surtout sa prestation flamboyante dans MR73 qu’il était à l’aise dans le registre du polar noir. Une version de Vengeance avec Auteuil nous ferait alors presque autant fantasmer que la director’s cut du 13e Guerrier que l’on ne verra jamais. Mais revenons sur le choix du casting de Johnny Hallyday. A la sortie de la salle, les théories pouvant justifier un tel fiasco sont légion : To serait-il un fan de notre bon vieux rockeur ? Dans ce cas, où est le caméo d’Eddye Mitchell en vendeur de flingues, et celui de Dick Rivers  en petit indic’ camé ? Laurent Gerra n’aurait-il pas fait un meilleur Johnny que Johnny lui-même ? Ce choix était-il stratégique en vue de l’exploitation française ? Après quelques recherches effectuées à tête reposée, la réponse tombe comme une évidence, d’autant plus rageuse quand on se rend compte du film que ça aurait pu donner.

Le personnage de Francis Costello n’a en fait jamais été écrit pour Johnny Hallyday. Il avait été écrit à la base pour… Alain Delon. Une référence au personnage de Jeff Costello, le tueur solitaire que Delon interprétait dans… Le samouraï, de Jean-Pierre Melville, en 1967. Et la boucle de se boucler, cadrant parfaitement avec l’esprit du film (on comprend d’autant mieux l’attitude de notre trio de héros). Visiblement, To avait rencontré Delon à Paris et n’imaginait personne d’autre pour le rôle. Il faut savoir que Delon est une quasi divinité en Asie, justement grâce au film de Melville, dont l’atmosphère chevaleresque et la fascination pour l’Orient obsèdent les cinéastes de Hong Kong depuis très longtemps (John Woo a avoué à de nombreuses reprises son culte pour Melville, qui lui aurait donné envie de faire du cinéma). Ainsi, le projet de Johnnie To était donc de ressusciter le tueur du Samouraï, quarante ans plus tard, dans le labyrinthe de la ville de Hong Kong, faisant de Vengeance la suite directe (bien qu’officieuse) du Samouraï de Melville. On se rend alors compte de la noblesse du projet, sorte d’hommage destiné à rendre à César ce qui lui appartenait. Mais malheureusement et pour des raisons que lui seul connaît, Delon se retira du projet à la dernière minute…

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"Doumage."

Et les producteurs français en charge de l’acteur principal de proposer Hallyday… To n’ayant visiblement aucune idée de qui ce mec pouvait bien être se vit remettre deux DVDs…. de ses concerts au stade de France !! (o_O) Officiellement, "To fut convaincu de sa présence scénique" à la vue desdits concerts, mais impossible de ne pas voir ici une sombre histoire de deal à l’amiable, d’autant plus quand les bruits de tournage font écho d’un Hallyday mendiant sans cesse plus de temps de parole, alors que To lui expliquait en homme d’images que "les dialogues l’ennuyaient" et que "rien ne valait le silence" (en gros : ferme ta gueule quoi).

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"Mais non on est copaings, ah que regardez !"

Vengeance est donc une déception, d’autant plus flagrante de par l’aspect flamboyant de ses qualités. Clairement, la prestation monstrueuse de nullité de Johnny Hallyday en interdit le moindre achat en DVD (mais alors, interdit de chez interdit !), tandis que la majesté de ses scènes d’actions donne envie de les revoir à foison. Vengeance ferait donc un parfait argument dans la campagne de lutte anti-Hadopi : trop nul pour être acheté, mais trop bon pour être oublié, Vengeance se doit tout simplement… d’être téléchargé.

* : lol

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17 avril 2009

Indiana Jones and the Kingdom of the Cristal Skull (Blu-ray)

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Si Steven Spielberg pensait avoir bel et bien clôturé depuis longtemps la saga Indiana Jones au moyen de son magnifique plan final, à savoir : Indy, son père, Marcus, et Sallah s’éloignant au galop vers le soleil couchant (difficile en effet de faire une image plus parlante), l’idée de faire reprendre du service à notre bon professeur hanta les nuits de Georges Lucas pendant de nombreuses années. Après une période de gestation incroyablement longue, que l’on pourrait alors assimiler Papi Georges harcelant sans relâche Tonton Steevy, le 4e épisode des aventures d’Indiana Jones se mit enfin en branle notamment grâce à la bonne volonté d’Harrisson Ford, qui finit de convaincre Spilelberg que "ça pourrait être marrant d’en faire encore un". Problème maintenant que tout le monde était d’accord : Ford, justement, avait bien vieilli.

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"Ca pourrait être marrant d'en faire encore un. Avant que je crève."

A ce titre, la réussite de Cristal Skull réside dans l’idée principale du film, qui est d’assumer totalement l’âge de Ford, et donc d’Indy, pour nous montrer notre héros favori sous un jour nouveau : celui d’un homme vieillissant, ayant vécu de nombreuses aventures "hors cadre" (il aurait entre autre été agent double pour le compte de la CIA) et connu quelques tragédies personnelles (la perte de son père et de Marcus). Ce postulat de base entraîne alors un changement de décors immédiat : Harrisson Ford ayant pris plus de 30 piges depuis le premier Indiana Jones, le contexte du film en sera décalé tout autant, propulsant l’intrigue de cette nouvelle aventure en plein dans l’Amérique des fifties. Cet épisode nous permet donc de contempler une nouvelle facette, inédite dans la série, de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique. Notre bon professeur Jones retrouve donc sa place habituelle, à savoir celle d’un témoin universel, nous embarquant de mythes poussiéreux en découvertes incroyables afin de rendre compte à ses côtés des évènements les plus importants de l’Histoire, explorant à chaque fois un peu plus en avant toute la palette des fantasmes et légendes d’une époque bien précise.

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"J'espère que c'est pas un truc naze, la surprise..."

Et à propos d’époque, ainsi que semble nous le crier la scène d’introduction du film, place donc ici au rock n’roll ! Les années 50 représentent en effet pour Spielberg et Lucas l’opportunité de livrer une ambiance différente des métrages précédents, figés qu’ils étaient dans leur contexte oppressant de seconde guerre mondiale (on se rappelle encore de la scène d’Indy faisant face à Hitler lui-même). Dans cette optique, ce quatrième épisode se révèle forcément plus léger, moins "classique" et peut être un peu plus fou dans ses idées que la trilogie le précédant. Les nazis ont disparu et la menace se situe maintenant à l’Est : nous sommes en pleine guerre froide, les communistes sont partout et la chasse aux sorcières fait rage. Les bikers livrent une guerre sans merci aux joueurs de foot pour le titre de type le plus cool de l’année, et de la paranoïa ambiante émerge nombre de mythes modernes qui n’ont cessé de nous hanter depuis. Car oui, propulser Indy dans les années 50, c’est forcément le confronter aux mystères de la zone 51 (utilisée en tant que référence très intelligente au premier opus) et… des extra-terrestres.

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"Hein ?!"

Et si l’on touche là au point qui fait le plus débat quant à dire si oui ou non Cristall Skull est bel et bien un  "vrai" Indiana Jones, il faut savoir que cette idée traîne dans la tête de Lucas depuis… La Dernière Croisade !! On apprend ainsi éberlués, dans les bonus du Blu-ray, comment Papi Lucas souhaitait de prime abord aborder le "problème" de manière encore plus frontale, intitulant ses premiers scripts "Indiana Jones and the Saucermen" (en gros : "Indy contre les martiens" <.<). Spielberg, déjà pas très chaud vis-à-vis de l’idée, l’envoya carrément bouler après avoir vu… Independance Day !! o_O En effet, le film le marqua tellement qu’il ne voulut plus entendre parler d’extra-terrestres, estimant que le genre avait été exploité à fond avec le film de Roland Emmerich. Mais un jour, Papi Georges vint prendre le thé chez Tonton Steevy en lui disant :

- J’ai une nouvelle idée, une super idée pour Indy IV.
- Pas un truc avec des extra-terrestres, encore ? lui répondit notre facétieux tonton.
- Non, non, promis, pas avec des extra-terrestres.
- Alors ? Dis-moi, tu m’intéresses !!
- Ce sera avec des êtres… inter-dimensionnels.
- Des… des quoi ?
- Des êtres inter-dimensionnels. Cool, non ?
- Mais Georges, qu’est-ce que c’est encore que ce truc ? Et puis… Ils ressembleront à quoi, tes êtres inter-dimensionnels ?
- A des extra-terrestres.
- ...   -_-‘

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"Suck my cock."

Cette anecdote, racontée de la bouche même de Spielberg dans les bonus (hilarants) du film, montre bien la direction que Lucas a toujours voulu faire suivre à ses sagas ; à savoir celle de serials ne se prenant pas au sérieux, cherchant avant toute chose à susciter le divertissement pur et n’ayant finalement pas grand-chose à carrer des notions de "culte" dont elles font systématiquement l’objet. Pour autant, et aussi con que puisse paraître l’idée (les auteurs de South Park ne s’en sont toujours pas remis) la structure du métrage reste exactement la même que celle des épisodes précédents : Indiana Jones se retrouve en effet seul face à des ennemis en surnombre, des ennemis souhaitant l’utiliser pour retrouver un artefact perdu qui leur donnerait les moyens d’arriver à leurs fins. Comme d’habitude, ce sont ces ennemis qui justement mettent Indy sur la piste de l’objet, un objet qui jusque là faisait figure de simple légende pour le professeur. Au bout de l’aventure, le pouvoir mystérieux de l’artefact sera forcément relâché, mais uniquement pour châtier les soldats du mal, faisant alors d’Indy le témoin de cette formidable démonstration de puissance.

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"L'aventure, c'est l'aventure !"

N’en déplaise à ses détracteurs, Indiana Jones IV est donc bel et bien construit comme un pur film d’aventures, à l’instar de ses prédécesseurs. Il s’agit ici de divertissement, comme ça a toujours été le cas avec cette série. Les situations rocambolesques et l’aspect léger des dialogues rentrent donc entièrement dans le cahier des charges de la saga : le fait qu’Indy réussisse à survivre à un essai nucléaire en se cachant simplement dans un frigo est peut être irréaliste, mais certainement pas déplacé. Pensez donc ! Dans les épisodes précédents, notre bon professeur Jones a survécu à un crash d’avion sans avoir le moindre parachute, à détruit un char d’assaut nazi avec un simple caillou ou encore a vu un homme se faire arracher le cœur sans pour autant mourir ! Alors oui, peut être bien que c’est n’importe quoi. Mais c’est Indiana Jones. Ca l’a toujours été. Tout comme l’a toujours été pour la série la course aux effets visuels, cherchant systématiquement à user des trucages derniers cris pour nous livrer des images époustouflantes (on pense à la course de chariots dans la mine d’Indy II, sorte de pod-race avant l’heure). Dans cette optique, le recours aux images de synthèse tant décriées n’en demeure que plus logique. Le temps a passé, et les effets visuels ont naturellement évolué. Pourquoi diantre Indiana Jones n’aurait-il pas droit à des scènes d’action aussi spectaculaires que le King Kong de Jackson ?

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"Il est où le grand singe, là, que je le défonce ?" xD

La réponse se trouve sans doute enfouie dans le tombeau d’un conflit générationnel, les détracteurs de ces nouvelles aventures se retrouvant coincés entre leurs souvenirs sacralisés et l’inévitable envie de revivre leurs émotions d’antan. Mais les temps ont changé, et Indy a vieilli. Les images de synthèse omniprésentes dans le film semblent d’ailleurs en attester, renvoyant au contexte même du métrage, nous présentant le professeur Jones comme un anachronisme, un "vestige du passé" ne correspondant plus à l’époque dans laquelle il évolue. Indy reste le même, mais le monde change. Et les marmottes sont à présent faites de 0 et de 1.

"No Indy in digital ?" Justement, les enfants. Justement. C'est lui le dernier, à ne pas être "digital", contrairement à tout le reste. Il est le dernier vestige d’un cinéma d’antan, les derniers restes de chair et de sang d’un monde en proie à la beauté numérique et à la HD. Indy, l’homme, a vieilli. Ce n’est plus qu’un grand-père. Mais sa légende, elle, est éternelle. Et si l’on ne peut empêcher la forme de ses aventures d’évoluer, entrainées qu’elles sont par la course inéluctable du temps, le fond, lui, restera toujours le même. Indy stays Indy. Et n’en déplaise au pourtant très bon Shia LaBeouf (qui aurait certainement apprécié un vrai passage de relais),  Harrisson Ford portera toujours dans nos cœurs le chapeau du professeur Henry Jones Junior.

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9 avril 2009

Dragon Ball Kai (01)

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Chose amusante : alors que les américains paient leurs respects à la saga phare d’Akira Toriyama en la faisant "évoluer" vers le monstre abominable de nullité que l’on sait, les japonais se tournent une nouvelle fois vers l’un des piliers majeurs de leur culture pop afin de rappeler une fois pour toute qui est le taulier.

Car oui, Dragon Ball revient sur les écrans de télévision japonais.

A l’évidence, il serait tentant de ne voir en Dragon Ball Kai qu’une énième tentative de faire du fric sur la licence la plus juteuse de toute l’histoire du Japon. On aurait pourtant tord d’arrêter là notre raisonnement, tant ce re-launch représente un évènement majeur pour les Otakus de la planète. Evacuons le débat d’entrée de jeu : bien sûr que Dragon Ball Kai est destiné à faire du blé. Mais au vu du résultat, il serait malhonnête de prétendre qu’il s’agit là de sa seule et unique raison d’être.

Car Dragon Ball Kai constitue tout simplement le retour du shonen le plus populaire de tous le temps, traité avec des moyens modernes et un respect sans commune mesure pour l’œuvre originale de maître Toriyama. C’est tout autant un cadeau en or massif aux fans de la saga que l’occasion pour la nouvelle génération de découvrir cette fantastique série, prouvant une fois pour toutes que rien ni personne n’a réussi depuis à l’égaler.

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Luffy, fils spirituel de Goku, file un coup de main pour la promo de DBKai.

Globalement, le projet se veut orienté autours de trois axes : une remastérisation en haute définition de l’image couplé à un nouveau cadrage 16/9, un montage resserré faisant l’impasse sur toute forme de HS et enfin une bande sonore totalement refaite, ceci incluant bien sûr les bruitages, retravaillés, mais aussi les doublages entièrement neufs et les musiques toutes inédites.

Sur la table, le projet avait vraiment de la gueule. Qu’en est-il donc aujourd’hui, maintenant que le premier épisode est sorti ?  Autant l’avouer tout de suite : si vous aussi vous vous êtes sentis salis et détruits par le monstre Dragonball Evolution, le visionnage de Dragon Ball Kai vous fera sans aucun doute monter les larmes aux yeux. Des larmes de joie, et de gratitude.

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Retour à la vraie Kame House ! Avec le vrai Tortue Géniale ! :D

Pour commencer : le nouveau générique, absolument splendide, provoquera de véritables frissons au moindre fan. Son Goku et ses amis virevoltent et balancent des Kamehameha dans tous les sens, au rythme de graphismes nerveux et d’une image sublime, accompagné pour l’heure d’une toute nouvelle chanson comme seuls les japonais savent les faire. Le thème légendaire de Dragon Ball Z (le fameux "Cha-la Head-cha-la"), faisant quasiment office d’hymne nationale pour le moindre japonais et présent dans tous les jeux musicaux sortis sur l’archipel nippon depuis plus de 20 ans, est donc absent de cette nouvelle version. Pourtant, il ne vous manquera qu’environ un dixième de seconde tant l’énergie communicative de l’anime tend à faire oublier tout ce que vous savez de l’univers de Dragon Ball. Il s’agit ici de repartir de zéro, de tout recommencer, et de faire ça bien. Et la toute première scène de l’épisode d’enfoncer le clou de manière magistrale…

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"Surprise..."

En nous montrant Freezer dès les 5 premières secondes !! o_O Dragon Ball Kai s’ouvre ainsi sur la dernière bataille de Bardock, le père de Son Goku, alors qu’il tentait de sauver la planète Béjita de la tyrannie de Freezer. D’emblée, la logique de l’anime saute à la gueule : il s’agit ici de restaurer la légende, de redéfinir le mythe de Dragon Ball. Les doublages ayant été entièrement refaits, les concepteurs de la série peuvent changer les dialogues à loisir afin de les rendre plus cohérents avec le backgound général. Nous avons donc droit à un Bardock lançant un ultime assaut contre Freezer afin de protéger le destin de son monde natal, mais aussi celui de son fils. Alors que Freezer fait voler en éclats la planète, Bardock se voit prit d’une vision : celle de son fils, dans le futur, affrontant Freezer. L’homme arbore un dernier sourire alors qu’une explosion gigantesque anéantit toute forme de vie… Tandis qu’un dernier petit vaisseau file à toute vitesse vers la Terre, sur fond d’une musique héroïque au possible.

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Bardock, véritable héros des Sayajins.

Le ton de la séquence, magistral, renvoie immédiatement Son Goku à l’image d’un sauveur. Pour un peu, on se croirait dans Superman !! o_O Cette première scène, tout bonnement géniale, pose immédiatement les bases de ce que sera Dragon Ball Kai : aucune image ici n’est inédite. Dans la série originale, des flash-backs rapides nous renvoyaient à cette histoire, mais pas avant une bonne soixantaine d’épisodes, et certainement pas montée de manière aussi dramatique. Le plan de Son Goku face à Freezer est tout simplement tiré du combat qui les opposera plus tard. Mais l’intelligence du montage fait ici toute la différence, prouvant la volonté de restituer clairement la mythologie des Sayajins et de faire de Son Goku leur sauveur. Quand on se rappelle comment les responsables de l’anime avaient à l’époque traité cette mythologie (au profit d’un HS innommable dans lequel on nous expliquait que les Sayajins étaient des sortes d’hommes préhistoriques, ayant piqué la technologie de leurs cousins germains intelligents mais weakso_O wtf ?) on ne peut qu’applaudir des deux mains devant ce juste retour des choses.

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Végéta, grand méchant de ce premier arc scénaristique.

L’épisode se poursuit par un résumé détaillant les évènements de la première saga Dragon Ball, sur un fond de musique festive qui vous mettra du baume au cœur pour la journée. En l’espace de quatre secondes, la Tohei a su rendre hommage à Toriyama comme jamais ne le feront les américains et leur pitoyable sens de l’adaptation.

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Revoir la bouille du p'tit Goku fait toujours plaisir :)

Enfin, l’épisode démarre vraiment, sur un scénario bien sûr identique à celui du premier épisode de DBZ, mais isolant cette fois tout de suite la menace à venir en nous montrant un bref plan du vaisseau de Raditz arrivant sur terre, plan jumeau de celui du vaisseau de Goku aperçu quelques minutes plus tôt, renforçant alors la cohérence de la toile de fond.

Les séquences suivantes nous prouvent bien que la Tohei ne nous a pas menti sur le ban du HS abusif en nous présentant Son Gohan, en danger, se faire sauver par son père en quelques secondes. Dans l’épisode original, les tribulations de Gohan duraient à elles seules plus de dix minutes ("Ouin, je suis perdu…Oh ! Un papillon ! Au secours, un jaguar !" etc.)

Cette logique se suit alors de séquence en séquence : les dialogues sont rapides, vont droit au but et les évènements s’enchaînent. Imaginez-vous un épisode de DBZ sans les plan-regards d’un quart d’heure, ou les brins d’herbe qui volent au vent tandis que les combattants se toisent. L’affrontement de Piccolo face à Raditz en est l’exemple le plus probant : resserré à l’extrême, ce bref échange se montre à présent nerveux et rapide, alors qu’il faisait l’office d’un cliffhanger dans la version originale (le premier épisode se terminait à l’époque sur Piccolo qui marmonnait dans sa barbe que Raditz avait l’air super puissant<.<). Les nouveaux doublages et les nouvelles BGM aident également grandement à renforcer l’intensité de l’action, qui avance cette fois sans fioriture et droit au but. Ainsi, le premier épisode de DBKai s’arrête à la moitié du second de DBZ (Raditz dévoilant sa queue pour terrasser Krilin). Un demi épisode d’avance, alors que DBkai a prit le temps de restaurer le background initial, et de résumer la première saga de Dragon Ball… Le constat parle de lui-même.

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Promo de DBKai dans le Shonen Jump. Au Japon, c'est l'évènement !

C’est en effet là le plus grand bonheur de cette ré-édition : un shonen dépourvu de la plus grande maladie des animes japs, à savoir cette volonté de gagner du temps (une maladie ayant complètement pourrie l’anime de Naruto par exemple). Ici, plus de temps mort dans les dialogues, plus de regards qui tuent pendant trois heures, plus de flash-back inutiles, plus d’histoires qui n’ont rien à voir (on peut se gratter pour voir Goku passer son permis de conduire avec Piccolo, par exemple <.<).

Enfin, si l'on peut se permettre de terminer par un petit conseil : la grande majorité de la communauté Geek de France a grandi en suivant religieusement Dragon Ball Z à la télévision le mercredi matin, dans le club Dorothée (si,si). Mais à l’époque, il fallait se contenter d’une version tronquée, censurée et plombée par une VF catastrophique (ne parlons pas du générique d’Ariane qui croit encore que "Dragonball" est le nom d’un personnage o_O). Aujourd’hui, Dragon Ball Kai est pour tous ces gens là l’occasion de (re)découvrir cette série comme une vraie série, avec la VOST, des openings et endings qui se respectent, et la même qualité d’image et de son que les séries les plus en vogue actuellement (Naruto, Bleach, One Piece…). DBKAI est un cadeau d'anniversaire : celui des 20 ans de la saga, un cadeau de Toriyama directement adressé à ses fans. Un tel anniversaire ne se rate pas. Enfin, Dragon Ball Kai en profitera au passage pour prouver que c’est bien lui le père fondateur de toute la culture Shonen, et que la bataille pour lui succéder sur son trône est encore loin d'être terminée...

2 avril 2009

Dragonball Evolution

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"Suce mes boules" (Eminem)

"La mutation : c’est la clé de notre évolution. C’est elle qui nous a mené de l’état de simple cellule à l’espèce dominante sur notre planète. Le processus est long, et remonte à la nuit des temps. Mais tous les deux ou trois cent mille ans, l’évolution… fait un bond en avant."

Charles Xavier.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est sans doute heureux que ce bon vieux professeur X soit mort avant d’avoir pu voir le dernier film issus des studios de la Fox ("ouais la Fox !"), à savoir le bien nommé Dragonball Evolution. "Para que el subtitoulo ?" s’interroge ainsi le jeune mexicain fan des aventures de Son Goku, désappointé qu’il est par ce rajout étrange au titre à seulement quelques semaines de sa sortie (sisi, il y a pas si longtemps, ça s’appelait juste DragonBall <.<). Avant même d’avoir mis le pied dans la salle, la dernière œuvre de James Wong soulève donc en nous de nobles questions métaphysiques. Qu’est-ce que l’évolution ? Quel rapport avec Dragonball ? Pourquoi tant de haine ? Tant de mystères baboulifiants qui s’entrechoquent dans notre pauvre petit cerveau de geek tandis qu’on achète nerveusement sa place de cinéma, équivalent conscient d’un ticket de bus pour l’enfer, le bus en question étant rempli de violeurs prêts à tout pour salir notre petite enfance.

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"Je l'avais pas dit, sérieux ?"<.<

Il est évident que le projet Dragonball – The Movie était mal barré dès le début. Mis en branle par des exécutifs peu scrupuleux et avides de gros chiffres qui n’avaient probablement jamais ouvert un seul volume du manga en question, le projet semblait voué à l’échec pour de multiples raisons : la première, et la plus importante étant sans nul doute son matériau de base. Quiconque a lu, ne serait-ce qu’un peu, Dragonball SAIT que cette œuvre est tout simplement inadaptable. Et il ne s’agit pas ici d’un rapport plus ou moins sacré entre une bande de geeks et leur bible fétiche, à la manière de Watchmen ou du Seigneur des Anneaux, mais bien tout simplement de l’œuvre en soi : un univers complètement barré où des personnages aux coupes de cheveux plus improbables les unes que les autres passent leur temps à se battre, dans un récit certes épique mais dénué de la moindre structure narrative (en tout cas pour le Z), et dans lequel le moindre coup serait susceptible de faire voler une planète en éclats. Dragonball, c’est du dessin pur et dur : on peut l’animer sans aucun problème (la qualité générale des animés étant d’ailleurs de très bonne facture) mais on ne peut pas le remplacer par une bande de comédiens et une poignée d’effets spéciaux carton-pâte. C’est mathématique.

Dès lors, les producteurs, voyant les fans s’arracher les cheveux au vu des premières images diffusées sur le net décidèrent de renommer affectueusement leur bébé "Evolution", sans doute pour assumer de manière ouverte les libertés prises avec l’œuvre originelle. Ce n’est ainsi plus Dragonball, mais bien une déclinaison du manga qui nous est ici proposée. Le problème, c’est que ce terme pompeux sensé justifier les libertés d’adaptation prises par l’équipe du film fait office de second coup de couteau dans le dos de maître Toriyama. Sans rire, une évolution ? Cela voudrait-il dire que le matériau de base a été amélioré, que tout ce qui a été changé l’a été pour rendre l’œuvre meilleure et non pour des raisons de budget évidentes ou de choix de prod’ douteux ? Après visionnage du film incriminé, et sans faire de jeu de mot facile, il est évident que le sous-titre "destruction", ou un autre terme approchant, aurait été plus approprié.

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"Viens, petit fan, je vais te mettre un coup de bâton magique !"

Ainsi, on ne compte même plus les trahisons incompréhensibles qui plombent le métrage de part en part. Le plus incroyable reste que nombre d’entre elles n’ont strictement aucun rapport avec le budget du film, mais sont simplement la résultante de choix de prod’ hallucinants. Premier à être incriminé : le costume de Tortue Géniale. Chow Yun fat marque en effet ici une date historique en arborant le cosplay le plus pourri de toute l’histoire du cosplay : ici pas de barbe blanche ni de lunettes de soleil, pas de crâne rasé ni de carapace de tortue dans le dos. Une simple chemise à fleur suffira, ça doit faire suffisamment "île tropicale" pour faire penser à Tortue Géniale. D’ailleurs, parlons en de son île : la découverte de Kame House reste sans aucun doute le plus grand moment du film tant le réalisateur essaie de la passer rapidement, histoire que l’on ai pas le temps de se rendre compte de la hauteur du coup de pied au cul qui nous est ici expédié. Les esprits aussi acerbes que vifs auront pourtant vite fait de s’en rendre compte : c’est bel et bien Kame House (ou son "évolution") qui nous est montrée ici… Pour vous donner un indice : vous l’avez déjà vue dans la bande annonce <.<

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Allez, on est sympas : on vous la montre. Génial, hein ? :D

Si l’on s’attarde aussi longtemps sur ce détail, c’est parce que le problème de Kame House symbolise à lui tout seul le problème du film dans son ensemble : Dragonball Evolution n’assume pas… son évolution. Ainsi, rien ne vous énervera plus dans ce métrage au cul entre deux chaises que ces merveilleux moments où il tente pitoyablement de "faire penser à" l’œuvre originale de Toriyama. La chemise à fleur de Tortue Géniale ou encore, donc, sa baraque étrange plantée sur cette espèce de rond point perdu au milieu de nulle part sont ici présents pour nous rappeler les souvenirs de notre enfance, comme s’il était besoin en permanence au film de nous crier "Regardez ! C’est bien Dragonball !". Ainsi, les exemples suivants cette logique sont nombreux : Bulma arbore une (puis deux) mèches bleues pour bien nous montrer que c’est Bulma (o_o), et Son Goku mange une cuisse de poulet pour nous rappeler qu’il est gourmand. Tortue Géniale (encore lui) retrouve un vieux Play-boy qui traine dans ses affaires pour nous rappeler qu'il est pervers. Quant à Chi-chi, elle se sent obligé d’insister sur son nom pendant une séquence entière avec Goku ("Chi-chi, quel prénom débile ! Enfin non, je veux dire Chi-chi ça sort de l’ordinaire quoi, moi j’aime bien Chi-chi…" >.<) histoire qu’on ai bien compris… que c’était Chi-chi.

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"Je pige pas, j'ai gagné le prix du meilleur cosplay au TGS..." o_O

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Et c’est là la grande maladie vampirisant tout ce maudit film : d’avoir essayé d’attraper, en seulement deux secondes, UNE caractéristique par lieu et/ou personnage et d’en avoir fait un simple gimmick démonstratif au lieu de tenter de l’exploiter. Le procédé s’avère d’autant plus difficile à digérer quant ces pseudo-détails à caractère authentique côtoient les pires trahisons possibles et imaginables pour un fan : Son Goku en teenager de 18 ans, grand looser dans l’âme et tête de turc de tous les caïds du lycée, voulant savoir comment parler aux filles ! Alors qu’il aurait été aisé de mettre en place son amourette avec Chi-chi en la basant sur de la baston pure et dure (genre il s’éprend de la seule fille capable de le battre, ou autre <.<), on se rend compte, effaré, que son attirance pour la belle est avant tout purement sexuelle (!!!) ; voir à ce titre la séquence où il se l’imagine en bikini, en train… de sucer une fraise (o_O). Le personnage de Goku est ainsi complètement dénaturé, et ne peut par exemple maitriser le Kaméhaméha que si Chi-chi vient l’allumer en lui promettant son corps si il y arrive (véridique -_-‘) Emballé c’est pesé, Goku allume toutes les bougies d’un Kaméhaméha, avant que sa belle ne lui demande les éteindre pour qu’il puisse la culbuter. Une évolution des plus choquantes !

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"Kaaaa... Maaaa... Suuuu... Tr.. euh <.<"

Mais cette évolution là n’est pas grand-chose à côté de celle du script original de maître Toriyama. Ainsi, pour on ne sait quelle raison cosmique, les scénaristes décidèrent de modifier toute la mythologie mise en place dans l’œuvre originale pour la rendre plus… plus quoi, au juste ? Nul ne saurait le dire. Car en effet, on ne passera pas sous le coup de la cohérence globale du film (raison principalement invoquée pour justifier les changements d’une adaptation, quelle qu’elle soit) le fait d’avoir affublé Piccolo d’un disciple répondant au doux nom d’Ozaru qui l’aida à conquérir la terre il y a deux mille ans ; un disciple incarné… par un singe géant !! Nul ne sait ce que devint Ozaru lorsque Piccolo fut enfermé par un groupe de sages (???) mais il y a fort à parier que le spectateur s’en doute un peu… Pourquoi donc un tel changement de script ? Choisir de ne pas inclure la mythologie des Saïens dès cet épisode s’avère un choix compréhensible, mais Toriyama avait bien réussi à produire 17 tomes de son manga sans forcément avoir à expliquer d’où venait son héros. Ici, histoire de nous expliquer ses origines dès le premier métrage, les producteurs décidèrent de les modifier afin de les rendre cohérentes avec l’histoire de Piccolo… Un choix tout simplement hallucinant quand on s’imagine les problèmes scénaristiques qu’il imputera aux éventuelles suites, dont on prie pour qu’elles ne voient évidemment jamais le jour.

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"Personne n'ira voir ce fiiiiilm !"

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Mais tous ces problèmes ne seraient rien, et j’insiste : RIEN, si seulement le film obtenu à l’arrivée avait été simplement… réussi. Et qu’on ne se le cache pas, en dehors de tous problèmes d’adaptation, Dragonball Evolution est tout simplement un mauvais film. Son antithèse parfaite reste pour moi le Street Fighter de Steven E. de Souza, qui, s’il trahissait à torts et à travers le jeu original (Dhalsim en docteur, on s’en souvient encore xD) se révélait au final un film des plus divertissants (si, si). Hors, ici, rien ne pourrait s’avérer aussi faux que dire de Dragonball Evolution qu’il est distrayant. Du début à la fin, on s’y ennuie ferme, et personne, ni le moindre spectateur ni aucun des acteurs, ne semble y croire. L’incroyable nullité des dialogues et des situations, les décors en carton-pâte, les effets spéciaux genre After Effect ou Unlead Cool 3D, tous nous rappellent à chaque seconde la réalité du "machin" qui est en train de nous être montré. C’est pour ça que ce film ne pourra plaire à personne : ni aux fans, outrés par ce viol collectif de leurs souvenirs filmé à la manière d’un snuff, ni aux néophytes qui ne pourront que se montrer hilares du début à la fin. Et comme on les comprend ! Comment, par exemple, ne pas rire devant la démonstration de danse Tektonik de Show Yun Fat nécessaire avant chaque Kaméhaméha ? Car oui, il s’agit bien de Tektonik (véridique again -_-‘), et certainement pas d’un obscur kata de kung-fu ancestral. Quand en plus de ça on regarde la coupe de cheveux de Goku, le voir exécuter ce mouvement lors du combat final ne peut que déclencher une explosion de rires dans la salle. Comment, enfin, ne pas rire devant ce scénario incroyablement mal écrit, digne des plus grand direct-to-video jamais produits ? Et nous ne faisons pas ici référence au backrgound mais bel et bien à la trame principale : comment Piccolo s’est-il libéré de son emprisonnement magique ? Pourquoi donc, s’il veut tant les Dragonball, s’en va-t-il après avoir tué le grand père de Goku alors qu’il lui suffirait d’attendre que ce dernier rentre à la maison pour lui piquer sa fameuse boule à 4 étoiles ? Pourquoi Yamcha et Bulma essaient de s’embrasser alors qu’ils se sont rencontrés dans la séquence précédente et qu’ils ont échangé en tout et pour tout deux répliques ? Enfin, lors de la séquence de fin, pourquoi Son Goku ressuscite à l’aide des Dragonball Tortue Géniale (mort dans le combat final contre Piccolo) – un homme qu’il connait depuis deux jours seulement – sans même hésiter une seule seconde avec son propre grand père qu’il semblait aimer plus que tout ? Sans doute l’avait-il déjà oublié, visiblement les scénaristes aussi. Mais la question reste là pour le spectateur.

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Cell est déçu de ne pas être dans le film. Il avait pourtant le meilleur cosplay.

On pourrait en rajouter comme ça pendant des pages et des pages, parler du pitoyable décor du Tenkai Ichi Budokai, de la transformation en singe géant d’un mètre cinquante (!), de l’éclipse solaire remplaçant la pleine lune, de Goku qui glisse sur ses cheveux au ralenti pour latter des racailles… mais ce serait occulter l’essentiel. Dragonball Evolution est une perle sans nom, un film comme on en voit que tous les dix ans, l’antithèse absolue de The Dark Knight, une chiure cosmique filant à la vitesse d’un météore tout droit dans les toilettes des cinémas du monde entier et rien que pour ça, il mérite d’être vu.

Vous aurez compris que si vous voulez une véritable évolution de Dragonball, ce n'est pas dans ce film incroyable que vous la trouverez. Sans faire de chauvinisme exacerbé, on peut dire qu'une fois encore, les américains ont tout salopé sur leur passage. Non, pour une vraie relecture du mythe, on se tournera volontiers vers son pays d'origine et la sortie imminente en Blu-ray de Dragon Ball Kai, sorte de director's cut de l'anime, supervisé par Toriyama himself. Au menu de cette nouvelle version : une image remasterisée en haute définition, un son complètement retravaillé (avec sans doute de nouvelles BGM), des effets spéciaux améliorés (pour les vagues d'énergie, probablement en images de synthèse) et surtout un montage resseré, dégageant de l'intrigue tout ce qui n'a pas de rapport direct avec l'oeuvre originale, passant ainsi le nombre d'épisode de plus de 380 à l'origine à une petite centaine pour cette nouvelle version. Un programme des plus jouissifs pour le moindre fan lambda !

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Les vrais héros reviennent. Ca fait du bien !

Mais pour l'heure, nous ne pouvons contempler dans nos salles que le superbe film de la Fox. Impossible de pronostiquer sur son succès dans nos contrées de France et de Navarre mais sachez qu’une suite est d’ores et déjà prévue, en regard du succès qu’il rencontra en Asie. C’est puissant. C’est la Fox. Ouais, la Fox !!!

27 mars 2009

Livre II : Meet the Shadow Lord !

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"Come to me... Sale petit WHM too weak ! xD"

N'ayant pas encore connaissance du chaos qui s'annonce, c'est une belle après-midi de glande que celle que j'entamme aujourd'hui sur les terres de Vana'diel. Oui, j'ai bel et bien repris le jeu (on ne se refait pas :p), mais de manière plus ou moins modérée : mes objectifs présents et futurs ne vont en effet pas plus loin que celui de flaner un peu dans le coin, sortant mon Carbuncle à l'occasion d'une petite bataille dans le passé de temps en temps (la dernière extention vous faisant remonter dans le temps d'une trentaine d'années, si si <.<)

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Ca bosse fort... xD

Bref, alors que mon lvl 64 s’approche petit à petit, je me décide à ralentir pour un temps mes équipées de Campagne, quelque peu fatigué par les champs de bataille. Me voilà donc parti faire un tour dans mon village natal, Windurst, afin de me ressourcer...

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Le grand air, le vrai ! (euh...) :D

Prendre l’air, rien de plus... C'était l'idée. Jusqu’à ce que je reçoive un /tell d'une inconnue me proposant… d’effectuer la dernière mission du rank 6 !!! Autrement dit de boucler le premier arc narratif du scénario principal de FFXI, qui permet d’accéder au scénario de l’extension Rise of the Zilart.

Moment d’hésitation… La flemme n’est pas loin (comme toujours, d'ailleurs <.<). C’est une opportunité unique qu’on m’offre là, tant ce genre d’expédition s'avère galère à organiser (trouver du monde motivé, disponible, suffisamment uppé ET stuffé etc…) mais il est évident que ça va prendre… l’après-midi. Moi qui ne voulais me connecter que cinq minutes, juste histoire de faire le tour du village tranquille >.< Après un petit temps de réflexion, la tentation d’affronter le Boss Final du jeu se révèle trop forte… Et nous voilà partis ! :D

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Je suis pas un nabot, c'est pas vrai  >.<

Alexia, la jeune Blue Mage m’ayant invité ne tarde pas à me faire rencontrer un de ses compadres Samouraï : un gros Galka répondant au doux nom de Tons of Fun o_O

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L'aventure, c'est l'aventure ! ^^

Et nous voilà donc partis pour les régions enneigées de Xarbacard, au moyen d’un petit Téléport de mon crû, ne servant d’ailleurs probablement que pour cette seule et unique mission (quelle autre raison d’aller trainer dans ce bled paumé ? XD)

Très vite, nous sommes rejoints par d’autres membres de la Linkshell d’Alexia, tous plus HL les uns que les autres, et s’amusant gaiement dans une zone qui ne m’inspire qu'angoisse et peur panique. En même temps, vu la gueule des monstres du coin, il y a plutôt de quoi paniquer quand on est un Taru useless comme votre serviteur ! xD

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Note aux Tarus too weak : toujours avoir un gros Galka SAM sous la main <.<

Bref, la team est à présent réunie au complet (je m’interroge encore sur la gentillesse de ses membres pour m’emmener dans un coin pareil) et fort heureusement, ils connaissent les lieux par cœur. Je n’ai plus qu’à les suivre à travers ce dédale labyrinthique, protégé que je suis par tous ces gros bras qui charclent dans la plus sincère bonne humeur tous les mobs nous adressant un regard de travers.

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Ces deux là seraient-ils gayZ ? Notre petit WHM s'interroge o_O

Enfin, nous arrivons devant le Seigneur des Ombres : le Shadow Lord. Celui par qui tout a commencé, celui qui a ramené la guerre sur les terres encore calcinées de Vana’diel... Celui par qui tout va prendre fin. L’objet de sa résurrection reste cependant encore flou jusqu’à ce qu’on apprenne… OMG ! En fait, c’est un Galka !!!! Tan-dan-daaaaaam ! :D

La ressemblance était pourtant frappante… C’est en effet un Galka de la précédente expédition, des dizaines d’années en arrière, qui se retrouva possédé par l'esprit de Sauron (euh...<.<) et lui servit de vaisseau afin de ressusciter… Ces révélations baboulifiantes étant faites, le combat peut enfin commencer…

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Un combat épique... et rapide o_o

Ah non. En fait, il est déjà fini o_O Effectivement, tandis que je contemplais avec délectation les cut-scène me narrant les origines du Shadow Lord, mes compagnons, eux, ayant déjà torché la mission, commencèrent le fight immédiatement… pour mieux péter le record du serveur ! La cut-scène d’intro finie, mon écran enchaîne donc automatiquement sur celle de fin, narrant la rédemption du Galka mourant… Si ça c’est pas de la leech* XD

En fin de compte, une après-midi aussi utile que marrante, bloquée en easy mode grâce, comme d’habitude, à la chance hallucinante de votre Tarutaru préféré. Tournera-t-elle un jour ? Vous le saurez dans le prochain épisode des aventures du White Mage le plus useless de Gilgamesh ^^

* leech : se dit quand on profite d'un event sans y avoir contribué le moins du monde. En gros : on s'assoit, on regarde, on empoche les récompenses. Se dit souvent : "la leech c'est le mal è_é" ou encore "Hé, Trumii ! Arrête un peu de leech, sale taru too weak ! >.<"

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6 mars 2009

Star Trek : nouveau trailer !

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"Vulcaaaaain."

Et oui, encore un. On en arrive déjà au troisième, mine de rien. Mais si le précédent en remontrait au niveau fun, en insistant sur le côté action ; celui qui nous intérese aujourd'hui prend les choses plus à coeur, plus au sérieux. Et sincèrement, en voyant ça et après s'être pris la claque Watchmen en pleine tête, on se dit que 2009 c'est quand même une année à la cool. Entre un Terminator "what don't you fuckin' understand" Salvation, le retour très très attendu du sieur Potter pour un épisode qui s'annonce comme effroyablement sombre, le come back de Megatron (vi il est pas mort - oups spoil), l'arrivée des GI Joe (rigolez pas, ça a l'air mortel xD) et celle de Son Goku (déjà élu nanar de l'année !) sur grand écran, on a de quoi se réjouir quand même. Et ce petit Star Trek, ben il réussit le tour de force d'avoir l'air vraiment très très sympa, même pour des néophites de la saga (un exploit pour une série aussi refermée sur sa communauté que celle là).

L'image qui tue : celle de Kirk prenant la place du capitaine... Qu'on connaisse ou pas le personnage, la symbolique est ici évidente... Et on imagine sans mal les fans avoir le kiki tout dur à ce moment là.

Enjoy ! ^^

5 mars 2009

Watchmen

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Attention, il est recommandé d'avoir lu le livre et/ou vu le film avant de lire cet article qui, pour chercher une réponse à des débats de fond, se lance dans le SPOIL de manière sévère. Vous voilà prévenu ^^

S’attaquer à quelque chose de sacré n’est jamais une tâche facile. S’attaquer à LA BIBLE l’est sans doute d’autant plus. Et c’est bien de Bible dont il est ici question, à savoir l’ouvrage ultime vénéré par tous les gros geekos du monde entier, ceux avec qui Hollywood a compris qu’il y avait du pognon à se faire. Beaucoup de pognon. D’où l’effervescence de projets d’adaptations de super-héros sur grand écran, débuté timidement avec un pourtant réussi Blade, suivi de quelques autres films au succès plus ou moins retentissant. Puis vint l’avènement de Peter Parker. Et la thune de rentrer par millions de milliards, changeant toute la manière qu’avait Hollywood d’aborder leurs chèques de fin de mois.

Aujourd’hui, c’est la fête des mecs costumés. Le re-launch de la franchise Batman mettant un point d’honneur, avec le fabuleux The Dark Knight, à faire triompher le comic book movie autant dans le cœur des critiques que dans celui des fans, voire même, cerise sur le gâteau, dans celui du grand public. Et le cash de rentrer de plus belle.

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The Holy Bible.

Et nous voilà à Watchmen. Pavé de plus de 200 pages, réputé inadaptable pendant plus de vingt ans. La Bible des Geeks. Sans doute l’un des premiers comic book à avoir mérité le nom un brin pompeux de "graphic novel", histoire de bien montrer qu’on avait là quelque chose de sérieux, une véritable œuvre d’art à part entière. Et ça n’est sans doute pas faux, Watchmen prenant un malin plaisir à ré-inventer le concept de super-héros, l’attaquant sous un angle pseudo réaliste, s’intéressant plus aux états d’âmes d’anciens vigilantes à la retraite qu’à leurs frasques héroïques, lointaines et révolues. La fin, sur laquelle nous reviendrons plus bas, se permettait même de réinventer le concept du super méchant à travers une inversion des valeurs des plus subtiles… bien qu’illustrée de manière assez maladroite, en tout cas de mon humble point de vue.

Adaptation

Et si il est une chose que l’on ne peut nier aujourd’hui, c’est que Snyder était bien l’homme de la situation. Non pas qu’il soit un génie ou même, comme cité dans le trailer du film, un "visionnaire"… -_-' Non, Snyder est juste un putain de bon technicien. Un homme d’images, un vrai. Aimant les beaux cadres, les travellings harmonieux et forcément…. les ralentis. Dans cette optique, il avait déjà montré tout son savoir faire à travers le très graphique 300, à travers lequel chaque plan semblait sortir d’une page de comics, ses ralentis insistant d’autant plus sur l’aspect iconique de ses personnages, les figeant comme des statues en pleine gloire. 300 avait donc prouvé trois choses importantes vis-à-vis de Snyder : 1) il sait produire de belles images, rendant hommage au support d’origine de ses métrages. 2) Il a une réelle déférence, un réel respect pour ce qu’il adapte (contrairement, au hasard, à Paul Anderson pour Resident Evil). Et enfin 3), point le plus important pour les patrons d’Hollywood : il sait comment faire de la thune (le carton cosmique de 300 parle pour lui).

Et que dire aujourd’hui de son Watchmen, si ce n’est qu’il est tout simplement foutrement réussi ? En effet, s’il y aura toujours des vieux nerdz d’avant guerre prêts à gueuler dès qu’on touche à leur Livre de Vie (Jackson en aura fait les frais sur son époustouflant Seigneur des Anneaux), nier la qualité du travail accompli ici relèverait tout simplement de la mauvaise foi. Pour la première fois, l’impensable se produit : les Watchmen prennent vie.

Ainsi, si la scène d’ouverture, à savoir l’assassinat du Comédien, constitue d’ores et déjà l’une des plus jouissives du film (excusez moi les mots mais tout simplement… quel putain de fight !), l’adhésion du spectateur se fera totale dès la première ligne de dialogue du personnage de Rorschach.

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"Burn, mother fucker !!"

Rorschach. Encore une fois désolé mais… quel putain de bon personnage !! Une gueule crevant littéralement l’image, une voix vous donnant des sueurs froides… jamais en lisant le comic book n’avais-je imaginé une voix plus parfaite pour lui. Et si encore il ne s’agissait que de ça ! Mais même lors de sa capture, quand il se fait démasquer, Rorschach continue encore et toujours à vous glacer le sang. Tout le mérite doit pour cela revenir à son fantastique interprète : Jackie Earle Haley. Un acteur méconnu, à la carrière en dents de scie (il aura notamment joué les méchants à la télé dans Mac Gyver ou encore le Rebelle… <.<) et qui pourrait bien enfin retrouver le succès qui lui est dû. Son interprétation est en effet ici du calibre de celle de Ledger pour le Joker du Dark Knight, même si forcément, le temps d’apparition à l’écran n’est pas le même (on en redemande pour l’inévitable version longue !)

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"Burn ! Buuuuuurrrnnn !!" xD

Le personnage de Rorschach, narrateur et coeur de l’intrigue ici dévoilée s’avère donc une réussite totale. Et réussir Rorschach, c’est réussir tout le film. Le reste du cast ne peut donc fatalement qu’être parfait lui aussi, d’un Hiboux bedonnant oscillant sans cesse entre le légèrement ridicule et le très très classe à un Dr. Manhattan tout simplement trop beau pour être vrai… Tout dans ce film n’est ici qu’une parfaite réussite. "Tout ? Même la fin ?"

La fin des haricots

Car oui, nous en venons enfin au cœur de la polémique. A cette fin changée. A cet affront, cet outrage honteux, ce sacrifice satanique comme certains n’hésitent pas à l’appeler. On a modifié leur Bible. On a osé changer un verset du livre sacré. Mais avant de crier au scandale, ne faudrait-il pas tenter une analyse un tant soit peu critique des faits ici établis, tel un juriste devant trancher dans ce qui semble être une véritable affaire d’Etat au sien de la communauté Geek mondiale.

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"Beuh... ?" o_O

Le Poulpe Géant a disparu. Voilà donc quels sont les termes exacts du sacrilège. Revenons donc un peu au fait : le plan parfait d’Ozymandias, pour éviter aux divers pays du monde de s’auto-détruire dans une guerre aux allures d’holocauste, était de leur donner un ennemi commun. De leur en inventer un. De leur faire croire à cet ennemi imaginaire (une farce ne pouvant que détruire le Comédien). Un ennemi plus terrifiant que tout, rabaissant ainsi leurs conflits au rang de querelles de bas étage, forçant les belligérants du monde entier à s’unir contre ce nouvel adversaire du monde. La logique était radicale. Elle est toujours présente, intacte, dans le film de Snyder. Mais ce qui a bel et bien changé, c’est l’illustration de cette logique.

Ce n’est pas un secret d’Etat, j’ai toujours eu un problème avec la fin originale de Watchmen. Quelque chose sonnait faux pour moi. Ozymandias décidait de créer une sorte de poulpe géant, pour faire croire… à une attaque extra terrestre. Ce dessin, déjà bien trop "comics" à mon goût, conjurait déjà avec tout ce qu’il m’avait semblé saisir du projet Watchmen, qui était de ramener les histoires de super héros à un niveau réaliste, concret, terre à terre. Quand bien même, ceci mis à part, l’exécution de ce plan était encore plus étrange. On apprenait que la téléportation entrainait fatalement la mort de la créature (question : pourquoi ? Quel intérêt, sur le plan scénaristique ?), et qu’elle apparaitrait "déjà morte" dans les rues de New York. Mais cette apparition entrainerait alors une explosion provoquant des millions de morts et, cerise sur le gâteau, une "onde psychique", sensée déstabiliser les voyants du monde entier (WTF ??!?). J’avais beau me dire "Mais c’est culte, t’as pas le droit de critiquer" quelque chose clochait… Pourquoi, par exemple, ne pas avoir écrit tout simplement que la téléportation marchait nickel et avoir terminé sur une bataille titanesque au sein de la ville, entre ce monstre et l’armée, voire entre ce monstre et nos héros ? Quand bien même le principe était de montrer l’impuissance de nos vigilantes masqués face à ce plan démoniaque, une petite scène de "rampage" dans la ville, avec un monstre détruisant tout sur son passage n’aurait pas été malvenue… J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, cette "mort instantanée par téléportation" ne raisonne chez moi que comme une histoire d’économie. Economie de papier, de scène (il fallait boucler la série), d’efforts pour le dessinateur. Bref, et même si ce n’est qu’un sentiment personnel et forcément très subjectif, à mon niveau ça ne passait pas.

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"J'ai un super plan avec un poulpe !" TAN-DAN-DAAAN ! xD

Et visiblement pas non plus à celui de Snyder, qui eut les guts de changer drastiquement tout ça. Et si la logique reste EXACTEMENT la même que dans le comics (l’ennemi commun inventé, tout ça… <.<), l’écriture ici présente s’avère d’autant plus redoutable de cohérence. En effet, le plan d’Ozymandias est désormais de faire croire à une attaque du Dr. Manhattan contre la terre, en faisant sauter les points chauds de la planète (New York, Seoul, Hong Kong, Tokyo, Moscou…) grâce à une forme d’énergie répliquée sur celle de l’homme bleu. Ce plan fait ici à mes yeux infiniment plus de sens, car Ozymandias se sert alors du SEUL ET UNIQUE facteur fantastique présent dans l’intrigue, à savoir le Dr. Manhattan. "LE Surhomme" comme l’appellent les médias. Un véritable Dieu vivant, véritablement omnipotent et faisant l’œuvre, en toute logique, d’un véritable culte (comme nous le suggèrent ces images de Viêt-Cong prosternés devant lui) comme d’une peur tout aussi compréhensible. Tous ces éléments étaient bel et bien présents dans l’œuvre originale, qui nous narrait entre autre le détachement de la condition humaine de cet être "au dessus", de cet homme devenant… Dieu.

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Birth of a God.

Quoi de plus naturel alors que de faire croire alors à la population qu’il se serait retourné contre le monde et sa folie, lançant un "avertissement" en terrassant des millions de vie, afin de bien montrer qu’il a le pouvoir de détruire tout chose existante s’il le juge nécessaire ? Scénaristiquement, rien ne peut paraître ici plus logique. Le Dr. Manhattan fait déjà partie intégrante du script. Il existe aux yeux du monde depuis des décades. Un monde qui s’est accoutumé à l’idée qu’il pouvait y avoir quelque chose en dehors de la réalité, ce quelque chose étant constitué ici par quelqu’un. Le Dr. Manhattan est unique, il ne fait pas partie d’une espèce précise. Il n’y a pas d’autres personnages dans les villes du coin avec des pouvoirs différents (style une araignée marchant sur les toits, un homme avec des griffes, etc.) Non, le reste du monde est à l’image du nôtre : totalement normal, désespérément réel. Et c’est ce qui rend, à mes yeux, tout le projet Watchmen si brillant. LA SEULE exception à la règle ne peut qu’être totale et sans limites. Manhattan n’a pas de "simples" pouvoirs comme voler, ou respirer sous l’eau. Il peut littéralement tout faire, y compris réduire le monde en cendres s’il le désirait. Ozymandias n’avait pas à aller chercher plus loin. Et je continuerais toujours de me demander pourquoi Alan Moore, l’auteur d’origine, y est allé… pour nous servir un cadavre de poulpe géant aux résonnances psychiques (>.<). On pourra alors argumenter sur le fait que Watchmen a quand même 20 ans d’âge (ce qui est très recevable) mais aussi surtout que c’est à la base… un comic book. Et c’est cette recette, justement très comic book (histoire "out of space" de dimensions parallèles etc…o_O ) qui pour moi dénote avec le projet "réaliste" du graphic novel.

Quoi qu’il en soit, et c’est sans doute le plus important, ceux ne connaissant pas la BD originelle ne feront à coup sûr aucune objection devant le dénouement aujourd’hui présent en salles, preuve que celui-ci, en dehors de toute notion de trahison et de "c’est mieux/c’est moins bien" fonctionne correctement.

Enfin, accuser Snyder de manque de respect serait honteux tant on sent derrière chaque image à quel point celui-ci est allé jusqu’au bout dans sa volonté de transposer le comic book à l’écran, revendiquant même le ridicule de nombre de costumes kitchissîmes ayant bien du mal à passer aujourd’hui (même si cet effet était également – du moins en partie – voulu dans la BD d’origine). Dans cette optique, on se dit juste que le Poulpe, c’était le truc de trop. Nous ne sommes plus devant une BD mais devant un film, et si Snyder voulait que son film fonctionne, il fallait qu’il change cela. Quitte à se mettre bon nombre de fans à dos. Dommage pour eux, surtout qu’il faut vraiment avoir des œillères pour ne pas voir ici tout l’amour que porte le réalisateur à l’œuvre originale de Moore.

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Les costumes de la loose. Respect, on vous dit !

Finalement, la seule véritable trahison qu’on pourrait lui reprocher résiderait plutôt dans ses batailles homériques. Bien que peu fréquents, les affrontements sont de type "over the top" à base de coups spéciaux impossibles et de kicks de l’espace (par exemple quand le Comédien pète un mur d’un seul coup de poing), nous faisant demander si finalement ils n’ont pas quelques pouvoir, ces mecs là. Mais on pardonnera volontiers cette petite déformation professionnelle du réalisateur de 300, tant justement, ces affrontements se révèlent jouissifs au possible, faisant remonter l’adrénaline du spectateur juste ce qu’il faut pour se relancer dans l’intrigue avec plaisir.

Quoi qu’il en soit, Watchmen, c’est loin d’être fini. On parle en effet d’une inévitable version longue en DVD, qui sera plus que la bienvenue (on veut plus de Rorschach ! xD), mais aussi d’une version longue ++ encore plus longue, intégrant au fil de l’intrigue les « Tales of the Pirate » qui ponctuaient les chapitres de la BD, réalisés ici en anime (et dispos dès aujourd’hui en DVD d’ailleurs, avec Gerard "Leonidas" Buttler faisant la voix du pirate !). Cette version ultimate approcherait alors des 5H de métrage ! (ouch ! Quand on parlait de Bible, les 10 commandements de De Mille ne sont pas loin <.<)

En attendant, vous aurez bien compris qu’on ne peut que vous conseiller de vous ruer dans vos salles pour aller voir Watchmen au cinéma, assurément l’un des plus grands films de cette année. Un film qui, tout comme la BD en son temps, influencera sans aucun doute les futures adaptations que nous réserve l’usine à rêves d’Hollywood. Bring it on, The Avengers ! xD

9 février 2009

Ze Legendu of Guilu

WaveKick

"Avec Mei-Ling... Bonne baise." "NOOOooooooonnNNN !" (yahaa pif paf!)

En attendant le test du très bon J.C.V.D. (ça arrive, promis), permettons nous un court instant de détente en la compagnie de notre ami Jean Claude, qui ne semble pas super chaud vis à vis du futur nanar avec Lana Lang de Smallville en Chun-Li. Personellement, je suis d'accord avec tout ce qu'y dit lui... Et puis, comment passer à côté d'un speech qui fait référence au rappeur du 93 ? :) Enjoy ! Souvenirs, souvenirs...

Kill the Fox <.<

20 janvier 2009

Fable II

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S’il est un jeu qui constitue pour le choc de l’année, il s’agit incontestablement de Fable II. Une œuvre magnifique, dévoilant des trésors sans cesse insoupçonnés. Le désir de liberté qui s'y retrouve sans cesse distillé, et catalysé dans sa recherche reste le plus beau cadeau que pouvaient faire aux joueurs les frères Carter. On sait que leur note d’intention est la même depuis le Fable original, à savoir changer les règles. Foutre le bordel. La révolution. Leurs discours étaient à l’époque si passionnés, si bien intentionnés que leur premier opus ne pouvait que décevoir la presse, dans l’attente sans doute d’une rencontre avec Dieu, au moins. Reste que le temps a su faire son affaire, donnant l’opportunité aux frères Carter de profiter des bases nouvelles qu’ils avaient jetés à l’époque pour pousser leur concept toujours plus loin, cherchant sans cesse à se rapprocher de leur jeu parfait tant fantasmé et qui ne peut, par définition, voir véritablement le jour. Dans l’esprit de ses créateurs, Fable serait donc un jeu ultra réaliste du point de vue de la condition humaine, mais plongé dans un monde d’héroïc fantasy véritable. Dans ce monde rêvé, dans ce jeu parfait, vous existez vraiment aux yeux des gens, qui sont tous "vivant". Le moindre PNJ a en effet une histoire, un but dans la vie, des aspirations, des amours, des malheurs…. Et vos répercussions de surhomme affectent tous ces simples mortels qui peuplent les contrées légendaires que vous foulez.

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Les premières putes du jeu... en provenance directe des quartiers pourris de Bowerstone XD

Le projet est le même depuis le premier Fable. L’idée est là. Ce jeu parfait reste le point d’horizon des frères Carter, depuis le début. Hors, il est bien évident que la réalité technique, matérielle et concrète est tout autre, mais c’est bien naturel : l’œuvre parfaite, par définition,  n’existe pas. Mais c’est l’intention, la force créatrice de l’auteur et son honnêteté devant son projet qui peuvent seul permettre la naissance d’un véritable chef d’œuvre. Car oui, Fable II est un chef d’œuvre.

(Re)révolution ?

A la révolution annoncée et tant attendue, il faut donc savoir faire preuve d’un minimum de sens commun : dans l’état actuel des choses, à notre époque et avec la technologie qui est la notre, ce projet ne peut qu’être ramené à des bases plus concrètes, plus définissables. Il est évident qu’on ne peut lier de véritable histoire d’amour avec mademoiselle tout le monde, on ne peut pas lui raconter tout ce qu’on veut par le biais d’un micro, la séduire, en tomber amoureux etc. A la rigueur, cette expérience humaine et naturelle peut se retrouver dans les MMORPGs, puisque les personnages que vous croisez sont véritablement "habités" d’un âme, bien réelle. Mais on ne parle pas ici de réel, mais bien de rêve. Il s’agit de recréer une expérience, un songe éveillé. Dans cette optique, le jeu DOIT s’emparer d’un système de règles bien précises, même si celles-ci seront judicieusement cachées au joueur. On se retrouve donc devant une sorte de gigantesque jeu de rôle (au sens propre), mais en virtuel : on a en permanence l’impression de jeter les dés pour interagir avec le monde de nos deux MJ, les frères Carter. Fable II renoue donc avec l’essence même du RPG.

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Et les putes qu'on voit par la suite... Rien ne vaut celles de Bloddstone !! <3

Et c’est cette expérience nouvelle, celle d’essayer de nous conter une véritable histoire, mais ancrée dans un monde simulant et non simulé, qui m’a permis de revenir à un vrai plaisir de jeu que j’avais totalement perdu. On se retrouve happé par l’univers d’Albion comme on le fut à une époque par celui de Final fantasy VI. Quand tout autour du joueur n’appelle qu’à la cohérence, au sens d’un monde logique et en même temps merveilleux. C’est cette expérience que je tentais vainement de retrouver dans le MMO, qui devait à l’époque de sa création être la prochaine étape du RPG, rien que ça ! On imaginait alors des mondes toujours plus féériques, mais dans lesquels chaque être serait vivant… Cruelle déception que ces terres désertes de vie, peuplé de joueurs morts et sans âme (moins que des PNJ finalement), obsédés par leurs statistiques et leurs équipements ! Où est finalement l’aventure, la vraie, que nous promettait le MMO ? Cette aventure qui devait être plus formidable que tout ce que l’on avait vécu, qui devait être la nouvelle étape du joueur vers la concrétisation de ses fantasmes les plus fous ? Assurément, elle ne se trouve dans aucun MMORPG actuel, qui a fondé un véritable genre de jeu à part, parallèle. Non, cette aventure nouvelle, cette redéfinition de la narration et d’un monde fantasmant le joueur, elle se trouve dans Fable II. Le trésor était là, bien caché au fond d’une petite forêt d’Albion. Il suffisait simplement, comme les frères Carter, de regarder dans la bonne direction. Celle de l’avenir. Et du rêve.

Libertéééééééééééééééééé (William Wallace)

Le principe de Fable II est simple : vous plonger dans un monde où le maître mot sera "liberté". Ainsi, ce sont vos choix et uniquement eux qui feront de vous un aventurier, un libertin débauché, un père de famille attentionné…Le choix est votre. Comme celui de suivre l’histoire du jeu ou pas ! La quête principale, belle et bien réelle, ne vous impose en effet aucune contrainte de temps, et si vous préférez devenir le justicier de Bowerstone ou au contraire son pire cauchemar, libre à vous ! Pourtant, passer à côté de cette histoire de vengeance serait fort dommage car elle s’avère suffisamment bien narrée pour vous offrir quelques moments d’émotion bien sentis et ce, dès le début (voir à ce titre la fin du prologue, poignante).

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Des combats parfois bien classes <3

Mais pour autant, chaque quête est ici suffisamment bien écrite pour constituer en soi une véritable aventure ! Et surtout, chacune d’entre elles vous offrira de la régler "à votre manière". Des esclaves en danger ? Libérez-les ou éventrez-les. Un fermier attaqué par des brigands ? Protégez-le, ou au contraire menez l’attaque. La différence avec d’autres jeux du genre étant qu’ici, le sentiment de vraiment décider est omniprésent : il ne s’agit pas de valider dans un menu "protéger ou détruire" mais bien d’aller soi même à la rencontre des bandits si le cœur vous en dit. Fatalement, votre serviteur n’aura pas pu s’empêcher d’effectuer la moindre quête disponible avant de terminer la principale, perdant ainsi un nombre incalculable d’heures de vie… Comme quoi, les critiques ayant trouvé le jeu trop court n’en ont finalement pas vraiment saisi l’intérêt… Qui est évidemment de s’immerger au maximum dans cet univers enchanteur d’Albion.

Quest for Kikoo

Tellement enchanteur que les développeurs du jeu ont jugé marrant de préparer une quête un peu spéciale après la fin du jeu… Car oui ! Le monde ne s’arrête pas de tourner après votre aventure ! Idée aussi simple que géniale : vous pouvez continuer à rendre service (ou pas) au peuple d’Albion une fois votre quête terminée. Quoi qu’il en soit, une fois le jeu terminé, vous pouvez prendre possession de votre propre château, qui sera par la suite attaqué par des brigands ! De fil en aiguille, cette quête vous mène droit dans les catacombes secrètes du château, recelant une potion aussi mystérieuse que rare… une potion de changement de sexe ! <.< Et là, la bêtise vous prend, vous vous dites : "ah ouais, comment il serait trop marrant mon grosbill en fille !".

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Ca donne genre ça <.< OMG XD

Prenant la peine de sauvegarder juste avant, vous tentez le coup, pour rire 5 secondes… Et le jeu sauvegarde automatiquement ! Sacré Lionhead… Bousiller votre avatar quand tout le concept du jeu repose sur l’affect qui vous lie à lui, c’est quand même sacrément gonflé. Heureusement, une astuce subsistait pour que ma grosse camionneuse redevienne mon gros macho musclé. Il suffisait simplement (tenez vous bien) que quelqu’un d’autre ayant terminé le jeu, et effectué cette quête prenne la potion, mais sans quitter le château, et m’en fasse cadeau. Plus facile à dire qu’à faire : en effet, même ceux n’ayant pas tenté le diable, en quittant le château, faisaient disparaître la potion. Il fallait donc trouver quelqu’un n’ayant pas encore effectué la quête, et prêt à me céder gracieusement sa potion, en se mettant d’accord sur une RDV ingame comme dans… un MMORPG ! D’ailleurs, si l’on active la fonction "voir tous les joueurs", Fable II se transforme alors en un MMO extrêmement étrange et dérangeant, dans lequel de curieuses sphères de lumière "qui parlent" se baladent de manière incohérente… ce sont en fait les emplacements des autres joueurs dans leurs propres mondes >.< Autrement dit, pour l’aspect multi, on repassera… non fable II est une expérience solo, et c’est d’ailleurs pour ça que le problème ne pouvait être réglé "qu’en famille" : en refaisant le jeu entièrement sur le gamertag d’un pote afin qu’il m’aide à retrouver ma virilité… Pourquoi était-si important, me diront certains, alors que j’avais déjà retourné le jeu dans tous les sens (je suis à un cheveu des 1000 gamerpoints <.<) ? Simple. L’extension. Il était impensable pour moi de me jeter dans de nouvelles aventures en tant que camionneuse. Aujourd’hui que j’ai retrouvé mon bon vieux monarque des familles, je m’apprête tout naturellement à affréter mon bateau pour l’île de Knothole…

La review très bientôt sur le Boboland !

15 janvier 2009

The Dark Knight (Blu-ray)

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Sans aucun doute LE plus grand film de l’année 2008 (voire plus), dire que The Dark Knight était attendu dans sa version Blu-ray disc serait un euphémisme. Nombre de fans comptaient en effet les secondes avant de pouvoir retenter l’expérience du chevalier noir dans leur salon ; et si l’on s’en réfère aux chiffres, force est de constater que ça va plutôt pas mal pour la Warner puisque que le Blu-ray en question vient de battre tous les records de vente pour un film sur support HD (détenu auparavant par l’incroyable 300 de Zack Snyder). Pourtant, quelques semaines avant sa sortie, ce disque bleu aura fait couler pas mal d’encre, et ce en majeure partie pour un choix qui laissa plus d’un critique perplexe…. Celui d’imposer à ses spectateurs un format véritablement "bâtard"…

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"C'est toi le batard."

Le format du crime ?

En effet, la copie du Dark Knight qui nous est proposée ici oscille en permanence entre le 2.4 :1 et le 1.78 :1 … Posé comme ceci, à l’évidence le problème reste confus alors illustrons tout ça concrètement : le format d’un film vous impose en général des "bandes noires" en haut et en bas de votre écran. En général, les vrais "films de cinéma" sont tournés en Scope, c'est-à-dire une image tout en longueur, sensée magnifier la grandiloquence des décors et imposer la supériorité du cinéma sur la télévision (le format fut à l’origine créé pour "contrer" la télé, qui faisait déserter les salles obscures)…. Télévision qui ne peut donc retranscrire cette image qu’avec de bonnes vieilles grosses bandes noires, en haut et en bas de l’image. Avec l’avènement des écrans 16/9, plus larges que les téléviseurs 4/3 "carrés", ces bandes noires se virent diminuer de moitié. Quoi de plus normal, puisque le but derrière ce nouveau format d’écran était de retransmettre l’image cinéma à la maison… Mais le 16/9 n’est pas aussi large qu’un bon vieux cinémascope, c’est en fait un compromis entre la télé et le cinéma. Les bandes noires de nos DVDs furent donc réduites de moitié, tandis que les programmes télé finirent par systématiquement se tourner en 16/9 (remplissant donc totalement l’image de ces nouveaux téléviseurs), se rapprochant donc d’une image ciné, renforçant le sérieux des fictions télévisuelles qui décidemment n’ont pas encore dit leur derniers mots face à celles des salles obscures.

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Une salle IMAX type

Tout ça pour dire quoi ? Ben que dans le Blu-ray du Dark Knight, un coup y’a des bandes noires, un coup y’en a pas.

Le Chevalier des Bandes Noires

"Hérésie suprême!" se mirent à crier nombre de critiques à l’annonce de ce choix éditorial discutable (voir à ce titre la critique du pourtant très bon site www.dvdrama.com). L’argument étant ici qu’un film se DOIT de conserver le même format tout le long de sa durée, dans un souci d’unité. Et à l’évidence, on pouvait se demander comment appréhender, en temps que spectateur, un film qui change de format entre les scènes… voire entre les plans ! Cela n’allait-il pas impliquer une gymnastique supplémentaire pour notre cerveau, habitué à s’immerger confortablement dans un cadre bien défini ? Si la question reste entière, on ne peut nier qu’il s’agit ici d’un énorme pari, d’autant plus surprenant quand il se joue sur LE blockbuster de 2008, la plus grosse machine à pognon qu’ai connue la Warner depuis… Harry Potter (dont le 6e volet fut repoussé de noël 2008 à l’été 2009 pour cause… du trop grand succès de Batman !). Alors, comment donc la Warner a-t-elle pu avoir le courage de tenter un coup de poker pareil ?

La réponse est toute simple : elle n’a pas eu le choix. Cette idée lui a en effet été imposée par le metteur en scène lui-même, c'est-à-dire Christopher Nolan. Et autant dire que depuis le carton cosmique de son film, dès qu’il ouvre la bouche, tout le monde s’écrase. Même ses patrons.

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Pour comprendre le raisonnement de Nolan, il faut revenir au tournage de son film. A l’heure où tout le monde est fasciné par le numérique (et ses caméras "sans bobines", enregistrant directement sur HDD), Christopher Nolan veut utiliser pour son nouveau film un genre particulier de pellicule : la pellicule IMAX. Ce type de pellicule possède la capacité d'exposer des images d'une bien plus grande taille (70 mm, contre 35 pour les films usuels), et d'une infiniment meilleure résolution que les pellicules conventionnelles. Un écran standard IMAX mesure d’ailleurs 22 mètres de long et 16 mètres de haut. Le problème de l’IMAX, c’est que c’est un bordel sans nom à utiliser : la pellicule coûte extrêmement cher et produirait, dans l’absolu, des bobines de films longues de plusieurs kilomètres (!!) pour un métrage de durée normale, les caméras sont d’une lourdeur (au sens propre) pas possible et produisent un bruit tellement important qu’il est inutile d’essayer de tourner la moindre scène de dialogue, à moins de la post-synchroniser par la suite… Voilà sans doute pourquoi ce format resta cantonné aux attractions de 15mn (micro documentaires, etc…) pour spectateurs avides de belles images.

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Le genre d'attraction auquel est cantonné, en général, l'IMAX.

Les bonus de The Dark Knight ne manquent pas d’ailleurs de nous rappeler qu’il n’existe que 4 caméras de ce type au monde, et que papa Nolan ne s’est pas privé pour en bousiller une sur le tournage de son bébé... Les images du making of en question, à mourir de rire, nous montrent en effet l’équipe extrêmement fière du plan où un camion se fait dévaster en face caméra… Pour finalement dévaster juste après ladite caméra ! RIP grosse caméra hors de prix, il n’en restera désormais plus que 3 dans le monde <.<) Ainsi, avec tant d’inconvénients au compteur, on peut se demander ce qui a poussé Nolan à vouloir à tout prix tenter l’expérience, qui plus est sur un film aussi important que le nouveau Batman. La réponse, pour tous ceux qui eurent le privilège d’assister à une séance IMAX au Gaumont Disney Village, est sans appel : l’image fut la plus démente qu’ils aient jamais vu dans un "vrai" film.

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Une genre de caméra IMAX. Un monstre <.<

En tant que geek un minimum fan de cinoche, avoir raté ça me fera toujours mal. Mais Nolan propose justement aux petits fanboys malheureux de leur amener l’IMAX à la maison, grâce au format Blu-ray. Concrètement, ce nouveau moyen de stockage permet une définition tellement hallucinante que l’expérience peut enfin se rapprocher de ce que les salles IMAX proposaient. Le Blu-ray propose donc ici une expérience similaire à la version projetée chez Mickey et Minnie : lors des scènes d’actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres, les bandes noires du Scope s’envolent pour nous faire plonger dans un full screen vertigineux. Il ne s’agit pas alors simplement d’agrandir l’image en 16/9 (comme le ferait un simple zoom) mais bien d’en élargir le cadre d’une manière incroyable : l’IMAX permet une profondeur de champ tout simplement démentielle, presque effrayante, nous proposant une image dans laquelle le moindre petit détail sur l’horizon est aussi net que le héros au premier plan. L’impression de 3D qui s’en dégage est alors saisissante, d’autant plus que Nolan ne se prive pas pour nous offrir des plans de ville absolument somptueux. Quant à la polémique sur la gymnastique cérébrale qu’un tel changement incessant de format induirait... elle n’a, à mon sens, tout simplement pas lieu d’être. La plupart des gens ne s’apercevront même pas de ces changements, tandis que les geeks s’en régaleront. Ca n’est pas plus difficile pour l’œil du spectateur que de saisir la cohérence entre deux plans, chose que l’on fait depuis…. l’enfance pour la plupart !

Disneyland à la maison

Et il y a tout lieu de parler ici d’enfance, même pour un film aussi sombre, car finalement regarder The Dark Knight dans ces conditions lui fait alors prendre une toute autre dimension : déjà hallucinant dans sa version salles, le métrage se pare ici des allures d’une véritable attraction visuelle ! On se retrouve ainsi à guetter avec avidité la prochaine scène IMAX qui nous clouera sur place encore plus que la précédente, et s’imprègne alors dans le salon une ambiance similaire à celle qui nous embaumait enfant, alors qu’on sortait du Star Tour pour aller voir le fameux Captain Eo (film en 3D avec Michael Jackson, projeté pendant des années au Disneyland). Une ambiance de fête, d’images bigger than life, de pop corn ! Tout ça, dans votre salon, à voir et à revoir à satiété. Fait cependant plus qu'intéressant : alors qu'on prie à chaque nouvelle scène d'action quelque chose comme : "ça va passer en IMAX.... ça va passer en IMAX !", Nolan décide de nous surprendre et de l'utiliser également lors de deux scènes clé sur le plan dramatique mais totalement dénuées d'action, évidente démonstration que l'intensité de l'image, entre les mains d'un bon réalisateur, n'est là que pour renforcer celle de l'histoire.  Bref, regarder The Dark Knight en Blu-ray, en plus de se payer un putain de bon film, c’est aussi se plonger dans une expérience véritablement ludique, qui vous décalquera la rétine autant qu’elle vous scotchera sur votre canapé. C’est ce genre de Blu-ray qui marque véritablement la différence avec le DVD, et si Sony entend un jour imposer son format (ce qui, admettons le, semble bien mal parti), il lui faudra multiplier les sorties de cette qualité pour éviter à son disque bleu de rester un simple gadget de bourgeois ne sachant plus que faire de ses sous. Ce qui, au vu de la qualité proposée ici, serait franchement dommage.

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