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17 septembre 2008

Martyrs

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Avant même de sortir sur les (3 ou 4) écrans, Martyrs enflammait la polémique. Entre les festivaliers choqués, les rédacteurs de Mad Movies littéralement en transe et les menaces d’interdiction de sortie, Martyrs se parait d’une aura de film culte avant même que quiconque ai pu y jeter véritablement un œil. Pourtant, ici, pas de véritable "buzz" orchestré par qui que ce soit, l’interdiction de sortie étant par exemple bien réelle. En fait, le CSA souhaitait interdire le film aux moins de 18 ans, ce qui aurait forcément engendré une sortie "technique" dans une seule sale sur Paris, pendant une semaine. Après un combat acharné, Laugier aura réussi à faire classer son film dans la catégorie "interdit aux moins de 16 ans", lui valant au moins les droits d’une sortie en salles respectable. Enfin, respectable… Le caractère polémique du film lui aura valu une sortie très discrète, sur un parc d’écran extrêmement limité, appuyé par quasiment aucune promo si ce n’est celle du bouche à oreilles. Et les fans de s’organiser, de parfois faire plus de 100 bornes pour aller voir le film. Un film qui devient alors une véritable expérience, autant en dehors de la salle qu’en dedans. Sans aller jusqu’à traverser le pays, votre serviteur aura dû néanmoins s’organiser plus que de coutume avec deux de ses comparses pour pouvoir enfin "témoigner". Et de prêcher la bonne parole autours de soi. "Oui je l’ai vu. Le voyage jusqu’au Labège fut long et dangereux. Mais l’aboutissement de cette quête fut une illumination véritable. Martyrs est un putain de film !!"

Notez que je n’ai pas écrit putain de "bon" film… Car comme le disait si justement un de mes complices, impossible ici de qualifier ce film de bon ou de mauvais. Il existe, et on en ressort avec le sentiment que son existence était nécessaire, que ce film DEVAIT se faire. La réaction du spectateur est ici laissée à sa libre convenance : le discours porté par le film trouvera t-il un écho en lui, ou au contraire le rejettera t-il en bloc ? A chacun sa vision…

Pourtant, que l’on embrasse ou rejette le fond du film (notamment son final des plus éprouvants), impossible ici de nier les qualités de la forme : un montage à couper au couteau, un découpage précis et millimétré, une véritable sensation "d’impact" qui laisse une trace tout le film durant. Ici, on a peur, foncièrement peur. Peur des autres, peur de soi, peur de ce putain de film. Jusqu’où va-t-il aller ? De nombreuses fois durant la séance, je me serais retrouvé à prier intérieurement pour que ça s’arrête… au moins un petit peu. Que le film fasse une pause, qu’il me laisse souffler. Et pourtant, bien au contraire, tout ne fait que continuer, qu’empirer dans cette véritable descente aux enfers, au propre comme au figuré.

On partage alors le destin de ces personnages, on souffre littéralement avec eux. On a mal. Et pas seulement pour eux. On a foncièrement mal : voir ce que l’on nous montre ici peut vraiment faire mal, même si on sait pertinemment qu’il ne s’agit que de maquillages, de jeu d’acteurs… Et pourtant, quelque chose semble subsister "au-delà" de cet amas d’artifices, quelque chose s’emparant de notre cœur, nous interpellant sincèrement… On ne peut s’empêcher de regarder tout en ayant envie que cela s’arrête. Pas question ici de quitter la salle, comme ça a pu être dit ici et là ("le film tellement choquant que tu vas quitter ton siège, youhou"). Il ne s’agit pas d’effets gores, bien que le film en soit rempli, ni même de violence physique… mais bien morale. On parle de souffrance. D’une douleur croissante, ne s’arrêtant jamais (elle reste à coups sûr en sortant de la salle), de quelque chose d’indicible et qui semble sans but.

Et tout le propos du film est là. S’interroger sur l’utilité d’une telle souffrance, sur sa raison d’être. Questions qui ne manqueront pas de résonner dans votre tête au milieu de la séance ("Mais pourquoi est-ce que je m’inflige ça ? Qu’est-ce que je fais là, à mater ce truc horrible ?") et qui trouveront un écho des plus intelligents lors du dénouement, aussi indispensable que non souhaité.

Parler de Martyrs sans spoiler est un véritable calvaire tant on aimerait en débattre, en discuter pendant des heures. Rarement j’aurais autant aimé discuter d’un film à sa sortie que pour celui là… Martyrs est un film qui ne parlera à personne de la même manière, d’où l’intérêt de le voir la tête la plus vierge d’informations possible, et si possible à plusieurs (seul, vous ne le tiendrez pas). Laugier sait très bien que son film suscitera le débat, qu’il aura des fans et des détracteurs, car il soulève des points sensibles, et va jusqu’au bout de ses opinions. Martyrs fait indubitablement partie de cette race de films qui ont la trempe de s’assumer jusqu’au bout, quitte à vous laisser sur le carreau ou à se faire cracher dessus ; c’est un film fait avec du cœur, par des passionnés, des fous, des personnes touchées par la grâce de cette souffrance qu’ils auront enduré pour accoucher de cet enfant effrayant. Les acteurs sont ici possédés, transcendés par leurs rôles, la caméra n’existe plus, il n’y a plus que cette histoire effrayante, que ces questions que l’on ne veut pas se poser…

Vite vu, vite oublié ? Tout le contraire. Il vous faudra galérer pour le voir (trouver une salle le diffusant, s’y rendre, tenir le coup pendant le film) et vous vous en souviendrez même dans plusieurs années.

Martyrs est-il un bon film ? C’est en tout cas un film que l’on se doit d’avoir vu.

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9 septembre 2008

The Clone Wars

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S’il est vrai que je pensais débuter cette review par une lapalissade du style "tout ou presque a été dit sur Clone Wars avant qu’on l’ai vu", votre p'tit Bobo se sera en fin de compte ravisé pour une simple et bonne raison : rien n’a été dit sur ce film.

En fait, personne ne sait ce que c’est que ce truc. Personne ne sait qu’il y a un Star Wars en ce moment même au cinéma, et encore moins de quoi il en retourne. La promo du film s’est montrée incroyablement discrète ces derniers mois, la Warner allant jusqu'à censurer toute review du film aux USA avant qu’il ne sorte, quand bien même une projection destinée aux journalistes avait été faite une semaine avant. Pas de doute, la Warner est bien consciente des défaillances de son petit joujou, et chercherait presque à le faire passer ni vu ni connu je t’embrouille dans les salles, avant de tout miser sur une sortie DVD.

La review du Geek le plus puissant de la planète, à savoir Harry Knowles (celui là même qui avait défendu l'Episode I à l’époque ; il aimait même Jar-Jar <.<) était des plus effrayantes. Résumons là en quelques mots : "I hated it. I FUCKING HATED IT. FUCK."

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Alors... C'est de la merde ? o_O

Du coup, je me suis rendu en salles plus pour le contrat légal qui m’unit à Lucas que pour une question de motivation. Ben oui, en tant que fan, je suis obligé d’aller voir le moindre truc Star Wars, de bouffer des céréales Jim-Jam, de connaître le nom des planètes par cœur etc… C’est dans le contrat que fait signer Lucas à tous ses fans. Nous, on fait ça, lui, il nous encule. That’s the deal. Certains diront : "ben pourquoi tu continues alors, si tu le sais ?" La réponse semble évidente : nous les fans, on aime ça <.<

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"And now... Suck my cock."

Pour être plus précis, ce qui apparaitra sans aucun doute comme une arnaque aux yeux de bien des gens s’avère en général un truc génial aux yeux des fans. Et sur ce constat des plus grabataires, venons en donc à notre film d’animation bien nommé.

Alors, réactions à la sortie de salle ?

Ben c’était sympa. Non, non sérieux. Toute la salle semblait d’ailleurs de cet avis : on n’a là rien d’exceptionnel, rien de révolutionnaire, mais quelque chose de franchement sympa, une occasion de plus de retrouver un univers particulièrement apprécié. Alors bien sûr, le film est critiquable sur de nombreux points, mais ces points finalement trouvent tous leur solution dans un fait indéniable :

Il ne s’agit pas d’un film.

En effet, Clone Wars est une série d’animation prévue pour démarrer à la rentrée, et ceci n’est rien d’autre que son pilote. Si l’on replace ce métrage dans le cadre d’une soirée télé, tout s’explique. Que dis-je "soirée", je veux bien sûr parler d’un dimanche matin, le genre de matin où l’on mange ses Choco Pops, se fait une tartine de confiture de fraise tout en regardant le Prince de Bel Air et les Animaniacs à la télé.

Car bien sûr, il ne s’agit pas d’une série live, d’une série pour adulte. Il s’agit d’animation, qui plus est destinée aux enfants. Le genre de trucs à passer dans DK TV. C’est d’ailleurs Cartoon Network qui en détient les droits de diffusion. Dans cette optique, tous les "défauts " reprochés au métrage Clone Wars s’expliquent : le budget ric rac aura nécessité cette approche stylisée, limite "fight de playmobiles" inhérente aux personnages anguleux ici présents (on a parfois l'impression d'assister à Lego Star Wars : The Movie o_O). La musique, quand à elle, première responsable de la rage des fans quand ils voient leur logo massacré, est finalement très bien menée... C’est juste différent des films, il s’agit d’autre chose. La première série animée Clone Wars (en 2D) ne bénéficiait pas non plus du score de John Williams, mais personne n’y voyait à redire. Pourquoi ? Car elle avait été diffusée directement à la télévision. Le logo apparaît donc ici dans une sorte de remix du thème principal, perçant le malheureux petit cœur des fans en mal de… Star Wars. Mais ce n’est pas Star Wars, la saga est finie les mecs. C’est Clone Wars (le logo est à ce titre équivoque), quelque chose d’autre. Un projet différent, avant tout destiné aux enfants. Pour mieux faire passer la pilule, peut être les auteurs du "film" aurait-ils du faire quelque chose de radicalement différent comme introduction, sans même la phrase "A long time ago…" mais la pression des fans aura sans doute été trop forte… pour finalement se révéler à l’origine de leurs atermoiements.

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Obi-Wan et Anakin, luttant côte à côte...

Que se passe t-il donc dans ce Clone Wars ? L’univers posé est celui qui prend vie à la fin d’Episode II, à savoir les batailles menées aux quatre coins de la galaxie par les Jedis et leurs clones contre les systèmes "séparatistes". On retrouve donc nos amis Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker, en pleine période de grâce, celle où ils étaient deux grands chevaliers Jedis luttant côte à côte. L’ambiance semble donc similaire à celle qui était propre à la première bobine de La Revanche des Siths, dans laquelle nos héros libéraient le chancelier des griffes de Dooku et de Grievous. Ce passage était sans doute d’ailleurs le plus réussi et le plus emblématique de toute cette nouvelle trilogie… Qu’on aurait aimé que les trois films soient de cet acabit ! Qu’ils nous narrent de vrais aventures, avec des péripéties mettant en scène les deux Jedis les plus cools de la galaxie ! Mais finalement, le choix logique de Lucas se sera porté sur la tragédie shakespearienne du personnage de Vador (son enfance, son amour puis sa trahison)… Voilà donc pourquoi cette période de guerre des clones s’avère toute trouvée pour nous rassasier d’histoires de Jedis jusqu’à plus soif !

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Qui-Lan Voos, un badass comme on en voit peu, héros de la version "comic". Jah, mon frère !

Grands gagnants de cette bataille : les comics Clone Wars, qui se seront dépêchés de monter une storyline incroyable et haletante, une vraie "saga dans la saga" aux proportions épiques et dantesques. La série de courts animés de Tartakovsky (le génial auteur des Super Nana et du Laboratoire de Dexter) focalisait sur l’action graphique, nous présentant des Jedis plus classes et héroïques que dans nos rêves les plus fous. Véritable travail d’iconisation à la manière d’une peinture, ces courts, de par leur format, se privaient par contre d’un véritable scénario (quasiment aucun dialogue), sauf peut être dans leur dernière partie présentant l’enlèvement du chancelier et l’épreuve d’Anakin (cette "deuxième saison" bénéficiait en effet d’épisode plus longs, et pouvaient développer une vraie "petite" histoire).

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Le design de la version 3D pioche allègrement dans celui de la géniale série de Tartakovsky.

Pour ce Clone Wars 2008, c’est un peu le même principe, sauf qu’on voit les choses en grand. On sent que les auteurs, notamment le très critiqué Dave Filloni, ont essayé d’allier l’aspect graphique moderne des micro-animes précédents avec la trame grandiloquente des comics (intrigues en tous sens, missions où le sort de la guerre est en jeu etc)… Le scénario de ce Clone Wars est ainsi très rondement mené, bien moins simpliste qu’on n’aurait pu le croire de prime abord. On se rend compte qu’à travers ce "banal" enlèvement du fils de Jabba the Hutt se cachent des intérêts énormes, et l’histoire de prendre des proportions assez épiques sans prévenir. On se retrouve donc à enchaîner les batailles, toutes plus impressionnantes les unes que les autres et en remontrant clairement aux batailles "live" des films, ainsi que des joutes au sabre laser très "comics", dans lesquelles les coups pleuvent sans pour autant tomber dans la chorégraphie "made in Hong Kong". Des qualités donc, ce métrage en a assurément.

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Assaj Ventress, la pute Sith la plus relou de la galaxie <.<

Reste quelques points fâcheux, notamment celui qui énervera le plus les "adultes" : le ton résolument gamin du film, et des dialogues. Encore une fois, il s’agit ici de public visé. Le film se destinant aux enfants, les scénaristes ont trouvé bon d’affubler Anakin d’une jeune padawan, petite novice effronté d’une dizaine d’années à tout casser, mais néanmoins pourvue d’une sacrée grande gueule. Ses premiers pas vous feront sans doute vous sentir mal à l’aise, vous aurez la même impression que quand vous regardez le "film préféré" de votre petit cousin de 7 ans, et qu’il vous balance un DVD des Pokemon ou encore de la série Avatar de Nickélodéon. Tiens, on m’apprend d’ailleurs que le réalisateur de Clone Wars EST celui d’Avatar. On comprend mieux certains trucs ^^

Néanmoins, une fois la pilule du "ne m’appelez pas novice ! Je suis une pa-da-wa-neeeeuuuuh !" passée… on se surprend à trouver que le duo Anakin-Ashoka passe bien, même si cette dernière semble parfois rabaisser notre héros au rang de crétin fini, l’humiliant plus d’une fois sur le plan intellectuel… Ceci sans doute histoire de la rendre cool aux yeux des mioches qui voudront alors en acheter le jouet. Mais affubler Anakin d’un apprenti s’avère finalement une très bonne idée. Pourquoi ? Tout simplement car le faire passer de Padawan à Maître nous permet d’assister à une facette différente de notre héros, il nous permet de contempler enfin ce "grand jedi" dont Obi-Wan parlait à Luke dans l’Episode IV… Car si la nouvelle trilogie n’aura pas arrêté de détruire cette figure héroïque pour nous montrer Anakin comme un petit con prétentieux (moins dans l’Episode III, mais la première bobine est trop courte ! On en voulait plus !), cette "guerre des clones" nous le présente enfin comme un Jedi accompli, faisant jeu égal avec Obi-Wan, accomplissant des missions importantes seul, et enseignant même la voie de la force à son apprentie dans un dialogue surprenant de la part du personnage, au cours duquel il rappelle étonnamment… Qui-Gon-Jin.

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Anakin et Ashoka, un duo à priori bien relou... qui s'avère finalement fascinant.

Ce Clone Wars nouveau crû est donc intéressant à plus d’un titre, et passé le côté "gamin" inhérent au film, on ne peut s’empêcher de remarquer ses innombrables qualités, telles que son scénario rondement mené, et sa mise en scène diablement efficace, ainsi que bourrée de trouvailles (la bataille sensationnelle à la verticale d’une falaise).

Finalement, bien que très suspicieux au départ, force est de reconnaître l’intérêt qu’apporte à la saga cette nouvelle pièce de l’Univers Etendu de Star Wars. Ultime point positif ici : on aura souvent ressenti de la frustration à la fin de nombre de ces "films-univers" que sont les films de SF ou de Fantasy, le spectateur étant toujours désireux de découvrir plus avant l’univers en question. Ici, point de frustration, car comme chacun sait, la série télé est sur le point de débarquer début septembre sur les chaînes américaines...

Et on l'attend de pied ferme ! Dire que cette série s'annonce vraiment très bien serait un euphémisme : comme en témoigne la bande annonce que diffuse cartoon network, on se rend soudain compte que pour une "simple" série télé, ça a plutôt de la gueule ! Check this out <.<

On a pas fini de sucer la b... à Lucas XD

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